Une délégation de parlementaires européens a été empêchée vendredi à l'aéroport de Laâyoune de descendre de l'avion par les autorités marocaines d'occupation, alors qu'elle s'apprêtait à aller dans les territoires occupés du Sahara occidental pour s'y enquérir de la situation des droits de l'homme, a-t-on appris auprès du ministre sahraoui délégué pour l'Europe, Mohamed Sidati. "Cinq membres de l'intergroupe paix pour le Sahara occidental au Parlement européen dont la présidente de l'intergroupe Jytte Guteland et ses deux vice-présidentes, Paloma Lopez et Bodil Valero ont été empêchés de descendre de l'avion qui les transportaient depuis Strasbourg via les îles canaries, ce vendredi 27 octobre", a-t-il déclaré à l'APS. Ces eurodéputés issus de différents partis représentés au Parlement européen, comptaient séjourner au Sahara occidental afin de rendre compte de la situation des droits de l'Homme dans les territoires occupés. Ils devaient y rencontrer les organisations de défense des droits de l'homme et des représentants de la société civile. M. Sidati a appelé les organisations internationales à faire pression sur le Royaume du Maroc pour qu'il libère tous les militants des droits de l'homme et les prisonniers politiques sahraouis, détenus dans les prisons marocaines, en particulier les prisonniers dits du groupe de Gdeim Izik. Il a demandé, en outre, à l'UE d'exiger du Royaume du Maroc qu'il respecte le droit international en ce qui concerne "le pillage des ressources naturelles du Sahara occidental", mettant l'accent sur la nécessité de se conformer à l'arrêt de la Cour européenne de justice (CJUE) qui a conclu que les accords d'association et de libéralisation UE-Maroc ne sont pas applicables au Sahara occidental. Le ministre sahraoui a dénoncé, par ailleurs, la politique de l'UE qui "préfère fermer les yeux sur les pratiques marocaines au Sahara occidental occupé", fustigeant le "silence" et le "double langage" de ses instances, notamment de la Commission européenne qu'il accuse de "chercher à contourner la décision de la CJUE", encouragée dans cette voie par la France et l'Espagne.