Une rencontre sur la figue de Barbarie a été organisée jeudi dernier par la direction des services agricoles (DSA) de Tizi Ouzou pour «vulgariser la culture de ce fruit au niveau de la wilaya tout en encouragent l'investissement dans les activités de transformation». Les intervenants lors de cette journée abritée par le Centre de loisirs scientifiques (CLS), notamment des chercheurs et des universitaires, sont revenus sur les importantes potentialités industrielles qu'offre la transformation de ce fruit, d'autant plus que «toute la biomasse de cet arbuste, pulpe, raquettes, graines, fleurs et même la peau peuvent être valorisées», estime-t-on. Actuellement, certaines expériences existent dans l'extraction de l'huile de figue de Barbarie à partir de ses graines. C'est le cas notamment de celle réalisée par un transformateur venu de Souk Ahras présenter ses différents produits à la même occasion. Il a ainsi exposé au public des produits issus de ce fruit, comme le vinaigre et la confiture, encore méconnus à Tizi Ouzou. Un autre transformateur venu de Béjaïa a présenté le jus de figue de Barbarie, dont la production a été lancée récemment. La vice-présidente de l'Association pour le développement de la culture du cactus en Algérie, Mme Oulebsir, a plaidé pour la diversification de l'activité de valorisation de ce fruit qui offre de nombreuses opportunités de production industrielle, car pour elle la production de l'huile à elle seule engendre énormément de déchets. «Il faut privilégier les activités qui assurent un développement économique, social et environnemental durable». D'autres intervenants ont d'ailleurs souligné qu'une quantité de 32 kg de graines de figue de Barbarie est nécessaire pour obtenir un litre d'huile, qui peut coûter jusqu'à 1000 euros le litre et est utilisée dans la fabrication de produits cosmétiques, explique-t-on. Mme Oulebsir soutient pour sa part que 100 kilogrammes de figues de Barbarie ne peuvent produire que 12 ml d'huile. La même quantité procurera par ailleurs, selon la même intervenante, jusqu'à 54 kg de pulpe, utilisée pour la fabrication de confiture, de jus, mais aussi de vinaigre, et 46 kg de pelures utilisées comme aliments pour le bétail. Le directeur des services agricoles de la wilaya, Makhlouf Laïb, a appelé de son côté à développer la culture du figuier de Barbarie, rappelant que la wilaya de Tizi Ouzou est à caractère montagneux et offre ainsi des possibilités importantes pour le développement de cette filière qui ne requiert pas d'importants investissements.
