Tournez le dos à la ville de Hammamet, au sud de Tébessa, et filez à gauche sur la piste sinueuse qui vous entraîne vers la majestueuse montagne de Méstiri. Un somptueux massif formé de crêtes sculptées dans le calcaire ocre se fragmentant en plaquettes et offrant un paysage qui n'existe nulle part ailleurs. A Tébessa, l'été se prolonge souvent jusqu'à la fin du mois de septembre, une aubaine pour les familles qui viennent des quatre coins de la région, pour trouver un endroit ombragé, mais surtout de l'eau fraîche. Au bout de quelques kilomètres, un tournant, puis la descente qui débouche sur l'accès à cette fameuse source où coule une eau limpide. Devant cette source, connue sous le nom Bouakouz, on rencontre une foule de personnes qui font la queue pour remplir bouteilles et jerricans en eau si fraîche et naturelle. Cette fontaine qui alimentait autrefois les vergers du village de Hammamet date de l'époque romaine. D'ailleurs, la ville de Hamamet fut bâtie autour d'un centre européen créé sur l'emplacement d'Aquae Coesaris, près de cette source, avant qu'elle ne soit habitée par de grandes dynasties de l'époque des familles Balistons et Cambons. La halte permet de soustraire à la chaleur, et aussi de se désaltérer. L'air et l'eau, si bons ici,vous stimulent l'appétit. Et tant mieux puisque sur place on peut commander des fèves saucées, ou encore du méchoui, sinon craquer sur des framboises ou des figues, fruits emblématiques de la région. Et puis c'est le tour de la nature qui vous offre la possibilité de se ressourcer et de s'émerveillerez cette beauté qui vous invite la randonnée pédestre. On peut parcourir des kilomètres à travers des chemins sinueux et accidentés à travers une vallée creusée par des torrents, et colorée par des vergers et des maisons séculaires en pierres taillées, perchées au sommet de la falaise à plus de 1000 mètres d'altitude. La vallée est parsemée de rochers escarpés, et traversée par de petits ruisseaux, longeant des figuiers, des grenadiers, des oliviers et des champs de figuiers de Barbarie débouchant sur trois colonnes de la montagne qui abritent la légendaire grotte, la grotte Bouakouz. Légende La grotte de Boualkouz est empreinte d'une légende. Celle-ci raconte qu'elle fut habitée, il y a bien longtemps, par un vieillard appelé Bouakouz [Bou (père), akouz (bâton)]. C'était un érudit et un sage répandant son savoir parmi les jeunes de la région. Certaines familles habitant aux alentours lui attribuent beaucoup de «baraqat», surtout après avoir guéri la fille mourante d'un nomade. La grande cavité, outre qu'elle intéresse des photographes, des géologues et autres, a fait l'objet de plusieurs études de spéléologie. En 2011, trois groupes de spéléologues venus de France et de Belgique ont exploré le fond de la grotte et les montagnes rocheuses avoisinantes. En 2014, elle était visitée par des spéléologues venus de la wilaya de Béjaïa A l'origine de cette source se trouvent les eaux de pluie et la fonte des neiges du mont Tiz Bent. Son long parcours et son impluvium, qui s'étend sur une vingtaine de kilomètres permettent son épuration et son chargement des bienfaits de la terre. Cette matière vitale est très recommandée pour soigner différentes maladies néphrologiques notamment. Tout en bas, se trouve une autre source thermale où jaillit une eau à 45°, dans un semblant de Hammam, situé en plein centre-ville de Hammamet ; elle est conseillée par les médecins pour les maladies dermatologiques telles que l'acné et d'autres maladies de peau.