Située à plus de 70 km au sud de Bouira, et à 25 km à l'ouest de la daïra de Sour El Ghozlane, la commune de Dechmia sise sur la frontière d'avec la wilaya de Médéa et culminant à plus de 1100 m d'altitude, semble recluse dans l'anonymat total. En effet, selon les habitants de la localité, aucun projet d'envergure n'y a été réalisé pour faire sortir la localité de son isolement. Ainsi et lors d'un déplacement que nous y avons effectué, les citoyens rencontrés sur place, n'ont pas caché leur désarroi. « Par ici, tout vient pratiquement à manquer. Nous sommes-par ce fait-marginalisés », lance un groupe de jeunes. Ceux-là qui se plaignent des conditions de vie lamentables, notamment en cette période de froid, dénoncent le manque d'approvisionnement de la localité en gaz butane. Cela avant d'évoquer le fait de l'absence du gaz de ville qui ne trouve aucune explication, selon leurs dires. Sur d'autres volets, nos interlocuteurs ne sont pas allés du dos de la cuillère pour dépeindre un tableau des plus sombres en affirmant que plusieurs villages et autres hameaux relevant de ladite commune, demeurent enclavés durant cette saison hivernale. C'est le cas entre autres des villages de Benshaba, Ouled Felta, Draâ Lâabid et El Megranat. Côté infrastructures éducatives, nos interlocuteurs citent le cas-édifiant, selon eux–du lycée implanté au niveau du chef-lieu communal. Le projet en question, datant de 2006, est resté depuis à l'arrêt. Cependant, celui-là n'a été relancé que la semaine écoulée, lors de la visite du ministre de l'Education, M. Benbouzid, n'ayant pas caché sa colère quant à l'augmentation de l'AP du projet qui est, selon nos sources, de 21 milliards de centimes. Ajouté à cela le fait que les apprenants de la localité n'en sont pas à leur ultime misère, eux qui endurent le manque de moyens de transport scolaire, et l'absence des moyens de chauffage au niveau des classes. D'autres insuffisances qui ne sont pas des moindres ont été aussi relevées de ce côté. Au chef-lieu même, les habitants attendent encore l'arrivée de l'Internet, du téléphone filaire et d'autres commodités de base. Le secteur de la santé accuse lui aussi un manque flagrant de structures. Les malades sont contraints de rallier les cliniques implantées au niveau de la localité de Sour El Ghozlane, en l'absence de structures d'accueil au niveau local. Autant donc de problèmes que la population locale souhaite voir résolus, dès lors qu'elle lance un appel pressant aux autorités locales pour prendre en charge le volet du développement de la localité.