Le parc zoologique de Ben Aknoun n'a jamais été en faillite, les autorités l'ont délaissé sciemment afin de le céder au privé.» Cette accusation est du premier responsable du syndicat des concessionnaires du parc de Ben Aknoun. Une organisation syndicale affiliée à l'Union générale des commerçants et artisans algériens(UGCAA) et qui a décidé de manifester son mécontentement contre ce qu'elle qualifie de «hogra» et d'«abus» exercés par Hamid Melzi, président de la Société d'investissement hôtelière (SIH), chargée de rénover et de moderniser le parc zoologique et des loisirs d'Alger. Le syndicat est en grève ouverte depuis trois jours. Que reproche-t-on au nouveau patron du parc ? Au total 200 concessionnaires exercent diverses activités au sein du parc, ils occupent les lieux depuis plus de 20 ans. Leurs commerces, selon leurs dires, génèrent des entrées qui leur permettent de subvenir aux besoins de leurs familles. Aujourd'hui, Hamid Melzi leur a donné un ultimatum jusqu'au 31 décembre 2018 pour quitter les lieux. Ils ont été destinataires d'un écrit les sommant de plier bagages. «De quel droit Melzi veut-il nous mettre à la porte ? Nous avons investi de l'argent propre au sein de ce parc. Nous avons monté notre commerce sans l'aide de personne. Et aujourd'hui, Melzi veut tout effacer. Il nous considère comme des vauriens, il veut nous mettre dehors. C'est scandaleux», s'insurge le responsable du syndicat. Les grévistes que nous avons rencontrés pensent que le nouveau patron des lieux ne pourra pas mettre à exécution sa promesse de transformer le parc en un «Disneyland» au regard des multiples contraintes, à commencer par l'argent et surtout par les 250 hectares classés patrimoine forestier. «Melzi n'a pas le droit de toucher à cet espace forestier et n'a pas le droit d'avoir un crédit pour son exploitation. Vous savez, le parc n'a jamais été en faillite, il y avait, certes, une mauvaise gestion, mais il n'y avait pas de volonté de remédier à cette lacune», note le responsable du syndicat, précisant que le parc fonctionnait tous les jours et les deux hôtels qu'il comportait étaient également opérationnels et généraient de l'argent. «Le parc était mal entretenu pour donner cette image de parc inutile et qui nécessitait une rénovation de fond en comble. Pourquoi ils n'ont pas attribué la gestion du parc à la wilaya d'Alger qui n'a cessé de le réclamer ?» s'interroge un commerçant qui nous rappelle également la volonté des Coréens et des Espagnols de prendre en charge sa rénovation et son réaménagement, en prenant en charge le passif et l'actif du parc ainsi que le développement de ses activités. «Ces Coréens et Espagnols auxquels les autorités ont refusé le projet n'ont pas demandé à mettre dehors les concessionnaires, bien au contraire, ils leur ont proposé de les maintenir tout en adaptant leur activité avec la nouvelle plateforme», tranche un commerçant. Le syndicat s'en prend à Hamid Melzi qui a placé la barre plus haut en décidant de mettre dehors tout le monde sans prendre en considération le travail de ces commerçants. «Le parc est le poumon de la capitale, mais Melzi veut créer une zone verte, un parc destiné à une catégorie sociale. C'est le retour de l'indigénat», dénonce le syndicat qui sollicite l'intervention des autorités pour remédier à cette situation.