La production des agrumes dans la wilaya de Tipaza devra connaître une nette augmentation avec l'arrivée à maturation des nouvelles plantations, a indiqué le secrétaire général de la Chambre de l'agriculture de la wilaya de Tipaza (CAW), Abdelmoumène Benzahra, cité par l'APS. « La production des agrumes dans la wilaya de Tipaza va s'accroître avec l'arrivée à maturation des nouvelles plantations. Plus de 1000 hectares sur une superficie totale de 3579 ha ont été plantés depuis le lancement du Plan national de développement agricole (PNDA) en 2000 », a-t-il précisé. Cette courbe ascendante, qui avoisinait déjà ces dernières années un taux de croissance de 70%, devrait, selon lui, s'améliorer encore « pour peu que les agriculteurs appliquent les nouvelles techniques culturales en vigueur » qui leur ont été transmises durant les journées de vulgarisation organisées par la Chambre avec la collaboration des instituts spécialisés, à l'image de l'Institut technique de l'arboriculture fruitière (ITAF) de Boufarik. Commentant les chiffres relatifs au soutien de l'Etat à la filière agrumicole qui a permis de planter un millier d'hectares entre 2000 et 2008, le chef de service de la station d'expérimentation de l'ITAF à Boufarik, Boualem Abdi, a attiré l'attention sur le taux de mortalité des vergers plantés durant cette période, faute, a-t-il dit, de qualification et de suivi, même s'il est difficile de donner des chiffres exacts, par manque d'enquêtes menées sur le terrain. Ce spécialiste a indiqué que, selon ses observations, le taux de dépérissement « n'est pas négligeable et s'explique par diverses raisons », dont entre autres, celles liées à la mauvaise qualité des plants, la mauvaise tenue des vergers, l'abandon de ces derniers et le manque de suivi au niveau des exploitations. « Nos agriculteurs ne veulent pas se moderniser et préfèrent s'en tenir à quelques variétés qui tiennent le haut du pavé en matière de commercialisation », citant l'exemple des variétés d'oranges Washington et Thomson, alors qu'« il existe des dizaines de variétés dites tardives qui peuvent couvrir le marché pendant dix mois de l'année, mais qui sont boudées par les fellahs algériens ». « Ces derniers vont jusqu' à payer en euros les services de spécialistes étrangers qui, le plus souvent, ont amélioré des produits locaux pour ensuite leur revendre sous une nouvelle appellation », a déploré M. Benzahra. « Ce comportement des leaders de filières est constaté dans toutes les wilayas », a-t-il précisé. Abordant la question de la diversité des variétés qui connaît une courbe descendante puisque seules 12 à 15 variétés sont cultivées en Algérie sur les 27 existantes au niveau de la station de Boufarik et les 357 qui existaient auparavant, le SG de la CAW a précisé que « celles-ci sont en déperdition et les pépiniéristes ne produisent que ce qui est demandé par le marché ». Concernant certaines variétés tardives (de juin à septembre) « il ne faut même pas en parler », a-t-il dit, « car nos agriculteurs ne veulent prendre aucun risque et encore moins celui de faire baisser les prix dans l'intérêt des consommateurs », conclut-il. D'aucuns ont suggéré d'imposer, dans le cadre du soutien de l'Etat au secteur et aux filières agricoles, des cahiers des charges aux agriculteurs adhérents pour diversifier leur production afin de couvrir les besoins du marché et, en même temps, exporter durant les périodes charnières où le marché européen est accessible.