Jeudi après-midi, il a été organisé, au niveau de l'IDRH de Canastel, une séance de vente dédicace conjointe réunissant les deux journalistes chroniqueurs que sont Chawki Amari du journal El Watan avec son recueil de nouvelles intitulé « A trois degrés vers l'Est » et Kamel Daoud du journal Le Quotidien d'Oran avec « La préface du nègre », un recueil de nouvelles également. Moins solennels que les ventes dédicaces habituelles, les deux chroniqueurs se sont adonnés avec aisance au jeu des questions-réponses d'un auditoire fort captivé par la présence en chair et en os de deux signatures consacrées désormais dans le monde de la presse. En premier lieu, pour les deux présentateurs, MM Bahloul et Ouddah Khaled, la chronique, en tant que genre journalistique, permet au lecteur de « respirer » tant le contenu et le contenant, sans prétention « de changer la face du monde », surprennent et déconcertent le lecteur toujours avide de verbe débauché. La discussion a tourné autour de cet art de dire autrement les choses et du pourquoi de ce dire tant le malentendu comme réaction est omniprésent. « La préface du nègre » est un recueil de nouvelles à travers lesquelles Kamel Daoud revient à son sujet récurrent de la passivité qui consiste à dire que le coureur de fond revient toujours à la case départ, et que le lecteur ne se méprenne surtout pas, l'Arabe est tout simplement une attitude, une posture immuable qui voit le monde se faire et se défaire sans lui. « A Trois degrés vers l'Est », treize nouvelles faciles à lire, tant Chawki Amari, ne se prenant pas au sérieux, livre et en vrac à son lecteur, dans une écriture totalement débraillée et éthérée, un humour noir, léger et grave à la fois. Difficile exercice pour réussir tant de choses à la fois comme l'exige l'art de la nouvelle.