Les Algériens n'ont pas jugé utile de communiquer sur les pourparlers ayant eu lieu le 2 octobre à Washington sur l'accord-cadre sur le commerce et l'investissement (TIFA) avec le gouvernement des Etats-Unis. Ce dernier l'a fait jeudi dernier par le biais de son ambassadeur en Algérie, John P. Desrocher, lui-même représentant de son pays lors de ce 6e round de négociations. Le diplomate américain a animé une conférence de presse à Alger. Il a répondu à toutes les questions des journalistes. Même avec un habillage diplomatique, son verdict est sans appel. «Ce que j'entends le plus souvent de la part des entreprises américaines qui envisagent d'investir en Algérie, c'est que des problèmes tels que les restrictions à l'importation, la lourdeur de la bureaucratie, les mesures réglementaires et les difficultés de transfert monétaire réduisent l'attrait de l'Algérie en tant que destination des investissements», indique John P. Desrocher, qui plaide pour des relations commerciales libres, justes et équitables. Le diplomate américain, qui dit suivre de près ce qui se passe en Algérie, demande plus de transparence, une grande lisibilité et la prévisibilité ainsi que le libre accès au marché algérien pour les entreprises américaines. L'ambassadeur américain est revenu, lui aussi, à l'instar de ses prédécesseurs, sur la règle 51/49 qui semble représenter un frein pour les investisseurs américains. «Il est clair que cela diminue l'attractivité, mais certains arrivent à gérer», soutient-il, en précisant que «tout dépend des stratégies des uns et des autres». «Notre rôle à l'ambassade est d'aider les entreprises américaines à comprendre ce qui est nécessaire pour réussir en Algérie et d'aider celles qui décident d'entrer sur ce marché. Beaucoup sont déjà ici et beaucoup d'autres sont intéressées», déclare le diplomate qui se dit convaincu que l'intensification des échanges et des investissements avec les Etats-Unis contribuera à réaliser l'objectif déclaré du gouvernement algérien de diversifier et de renforcer son économie. A une question de savoir si les Etats-Unis avaient accédé à la demande de l'Algérie de la supprimer de la liste des pays qui font l'objet d'une surveillance intensifiée pour les atteintes à la propriété intellectuelle, l'ambassadeur américain a esquissé une réponse diplomatique en affirmant que les Etats-Unis accordent une très grande importance à la propriété intellectuelle. C'est une priorité pour le gouvernement américain qui tient à protéger des domaines variés, entre autres, les secteurs de l'informatique, les logiciels et la pharmacie. «La délégation américaine a souligné l'importance des droits de propriété intellectuelle et de la protection des données pour une relation commerciale saine et la délégation algérienne a décrit les mesures prises pour garantir le respect des normes internationales en matière de DPI.» Les Algériens comprennent la valeur de la propriété intellectuelle, souligne John P. Desrocher, pour qui pour «attirer d'autres investissements américains en Algérie nécessitera plus de transparence, plus de prévisibilité et un meilleur accès aux marchés». Sur la question de l'achat de l'armement russe par l'Algérie et les éventuelles sanctions dont elle pourrait faire l'objet, le représentant américain, qui a refusé d'aborder le volet de la stabilité politique en Algérie, a mis l'accent sur «les activités malicieuses de la Russie» et souligné que son gouvernement poursuit la discussion avec l'Algérie sur le sujet.