Au blocage des services de la commune de Bab Ezzouar a succédé le retrait de confiance au P/APC. En date du 26 janvier, treize membres sur les quinze que compte l'Assemblée populaire communale ont décidé de retirer leur confiance au P/APC, Chemlal Youcef, d'obédience FLN. Les motifs ont été retranscrits dans une déclaration transmise au wali et dont nous détenons une copie. Les élus réfractaires assurent que le retrait de confiance s'explique par les décisions abusives prises unilatéralement par le mis en cause, sans qu'ils y soient associés. « M. Chemlal a exclu de la décision les élus de l'assemblée communale, y compris l'équipe exécutive, pourtant de la même couleur politique que lui. Même la délégation de signature, en cas d'absence, n'est pas prise en compte par le P/APC », relèvent les élus. La non-convocation des réunions réglementaires de l'assemblée communale dans les délais est mise en exergue. « Aucune réunion de l'assemblée communale ne s'est tenue depuis 7 mois, ce qui est en contradiction avec la loi communale. Il était pourtant possible de convoquer une réunion, ne serait-ce qu'une seule fois en 7 mois, ce qui n'a pas été le cas », poursuivent les élus. Les commissions, s'indigne-t-on, se réunissent et rendent des conclusions sans que le P/APC n'en tienne compte. « Même les PV de réunion n'ont pas été remis aux élus de l'assemblée communale. Même l'article 60 de la loi communale 90-08 du 7 avril 1990 n'est pas respecté », insistent les élus des différents partis politiques qui siègent à l'assemblée communale. Selon ces derniers, le P/APC n'avait pas beaucoup d'égards envers ses subordonnés. « Il en a sanctionné certains, en opérant abusivement des ponctions sur leurs salaires, s'indignent-ils. Des employés engagés dans le cadre du filet social ont été mis à la porte et sur les 90 recrutés, il ne reste que 40, les 50 autres ont été remerciés sans qu'une explication leur soit donnée. » Faut-il rappeler que Mohamed Bounab, tête de liste FLN et ancien P/APC, a fait les frais des ‘‘marchandages'' de ses collègues au début de l'actuel mandat « L'élu devait se succéder à lui-même, du fait qu'il était tête de liste du parti majoritaire. Mais pour des raisons d'accointances suspectes, l'équipe du FLN a accordé sa confiance à l'actuel maire auquel elle s'oppose présentement », relève un employé de l'APC. D'aucuns pressentent le retour du P/APC « lésé ». « C'est au FLN, qui a obtenu la majorité des sièges, d'élire parmi eux le P/APC d'après l'article 48 de la loi communale », répondent des élus réfractaires. Le P/APC, Chemlal Youcef, affirme que les déclarations des élus ne sont pas fondées. « Tous les élus étaient présents lors d'une réunion d'évaluation qui s'est tenue en présence de toutes les autorités. Ils étaient là sur l'esplanade et les enregistrements en font foi. Ils ont consenti à cette action, et c'était un élu du groupe qui a lu ce rapport d'évaluation de l'année. Ces gens-là sont inconséquents », soutient le P/APC qui affirme que des « intérêts mesquins, auxquels il veut mettre un terme, expliquent ce remue-ménage ». « Les élus se sont réunis en dehors de l'APC et se sont entendu sans respecter la réglementation », fait remarquer M. Chemlal qui indique qu'une demande a été adressée au wali, officiellement, pour qu'il diligente une commission d'enquête.