L'Organisation mondiale de la santé (OMS) est en état d'alerte et surveille d'un œil attentif une région particulièrement exposée à la grippe aviaire, qui tue à nouveau en Asie. Si plusieurs foyers du fameux virus H5N1 ont été détectés au Vietnam, en Inde et au Bangladesh, c'est le cas de la Chine qui inquiète le plus. Le ministère chinois de la Santé annonce trois nouveaux cas humains dans le nord-ouest et le sud du pays : une femme de 31 ans et deux hommes âgés respectivement de 18 ans et 29 ans. La première patiente est décédée le 23 janvier dernier, le plus jeune des deux hommes a succombé le 26 janvier. L'autre est toujours hospitalisé dans un état critique. Parallèlement, le ministère égyptien rapporte cette semaine le cas d'une petite fille de 2 ans contaminée par le virus H5N1. Selon les autorités locales, ses jours ne seraient pas en danger. Au total, 53 personnes ont déjà été infectées par le virus H5N1 sur les bords du Nil, et 23 n'ont pas survécu. Le bilan officiel est moins lourd en Chine : sur les 37 cas confirmés par l'OMS, 25 auraient été mortels. Pas une semaine ne passe sans que des cas humains de grippe aviaire soient rapportés par l'OMS. Si l'épidémie paraît, cette année, être limitée principalement à l'Asie, l'apparition du virus en Egypte montre qu'il continue de se propager. Soulignons néanmoins qu'aucune trace du virus aviaire n'a été détectée en Europe depuis mars 2008, lorsqu'un fuligule milouin a été retrouvé mort dans le canton de Lucerne, en Suisse. Depuis 2003, 23 personnes ont succombé au H5N1 en Chine. Environ 250 personnes sont mortes de la grippe aviaire depuis la même année, dont 115 en Indonésie, selon l'OMS. Abritant la plus grande population de volailles du monde, la Chine est considérée comme un pays sensible face au risque de pandémie. Les poules y vivent au contact des hommes dans les zones rurales, un facteur favorisant la transmission de la maladie, car c'est souvent au contact d'oiseaux malades que les victimes contractent le virus. Il n'existe, à ce jour, aucune preuve que le virus H5N1 ait déjà muté vers une forme risquant de provoquer une pandémie.