"Le lancement du projet de renforcement de la surveillance et des mesures de lutte contre le virus hautement pathogène de la grippe aviaire dans les pays maghrébins et en Egypte ", tel est le thème de l'atelier de travail inauguré avant-hier à Hammamet au Sud en Tunisie. L'objectif du projet, dont les investissements ont atteint 1 500 000 dollars américains, financés essentiellement par l'Agence espagnole de coopération, vise à assurer la coordination des efforts entre les pays maghrébins et l'Egypte dans les domaines du contrôle, de la protection et de la lutte contre la grippe aviaire. Le nouveau centre régional de la santé animale pour l'Afrique du Nord, dont le siège est à Tunis, assure l'opération de coordination du projet. Des responsables des services vétérinaires de Tunisie, Algérie, Libye, Mauritanie, Maroc et Egypte, outre des représentants de l'Union du Maghreb arabe (UMA), de l'Organisation mondiale de la santé animale (OIE) et de l'Agence espagnole de coopération, participent aux travaux de ce colloque qui se poursuivront durant trois jours à l'initiative de l'Organisation des Nations unies pour l'alimentation et l'agriculture (FAO). Les participants ont discuté des mécanismes à même d'aider ces pays dans le domaine du contrôle et de la prévention contre la grippe aviaire sur la base des opérations d'évaluation effectuées par l'OIE et de l'expérience des pays participants dans ce domaine. En outre, cet atelier permettra, à sa clôture, d'identifier les besoins des pays participant à ce projet et notamment la consolidation des équipements des laboratoires vétérinaires, des normes de contrôle, de protection et de renforcement de la formation des vétérinaires. Rappelons par ailleurs que les pays du Maghreb n'ont pas été contaminés à ce jour par la maladie. Néanmoins, en ce qui concerne l'Egypte, la grippe aviaire a causé à ce pays des pertes considérables notamment matérielles, voire humaines. En effet, l'Egypte est un des pays non- asiatiques les plus touchés par la grippe aviaire, qui a tué au moins 191 personnes depuis son apparition en Asie en 2003, selon l'Organisation mondiale de la santé (OMS). Sur 37 cas recensés en Egypte, 15 ont été mortels.Il faut dire qu'après la découverte de cas de grippe aviaire en Europe, les organisations internationales appellent les pays africains notamment à faire preuve de vigilance. Certains pays ont d'ailleurs décidé de renforcer leurs dispositifs de prévention et de surveillance des volailles et des oiseaux sauvages comme c'est le cas en Algérie, au Maroc, en France, en Russie et dans pas mal de pays dans le monde . "Le risque zéro n'existe pas", a déclaré la semaine dernière le ministre de l'Agriculture, M. Saïd Barkat, à l'ouverture du colloque international sur la grippe aviaire, organisé à El Harrach à Alger. Il est donc difficile aujourd'hui de prédire l'évolution de l'épidémie du H5N1 dans le monde, notamment en Europe, qui pensait jusque-là avoir éradiqué la maladie pour les prochains mois, voire les prochaines années. Pour l'instant le virus apparaît, puis disparaît sur le Vieux continent grâce aux mesures prises par les pouvoirs publics des différents pays , sans faire trop de ravages. Néanmoins, les experts à travers le monde suivent avec la plus grande attention les évolutions géographiques du virus. Après la confirmation de la réapparition du virus chez trois oiseaux sauvages morts à Nuremberg en Allemagne et dans un élevage de dindes en République tchèque, l'inquiétude a repris le dessus. D'autre part, le virus de la grippe aviaire continue son chemin dans différentes régions du globe : Moyen-Orient, Asie du Sud-Est, Afrique. faisant peser une menace latente sur leurs habitants et leurs moyens de subsistance. Rien que la semaine dernière, en Egypte, un enfant de 4 ans, hospitalisé pour une forte fièvre, est testé positif au virus H5N1. Au Vietnam, les autorités annonçaient le décès d'une femme de 28 ans dû à la grippe aviaire. Au Ghana, était détecté un troisième foyer de grippe aviaire dans un élevage de volailles. Selon l'Organisation mondiale de la santé (OMS), 200 personnes sur 300 cas identifiés sont mortes de la grippe aviaire.