Une quantité de quelque 15 000 tonnes de brames d'acier, exportée par Sider El Hadjar vers l'Italie, a été rejetée. En cause, la qualité de ce produit semi-fini ne répond pas aux normes requises telles qu'indiquées dans la commande, avons-nous appris de sources sûres. Le client italien a décidé de refouler cette importante cargaison dont la valeur serait de six millions d'euros. La décision de retour à l'envoyeur de cette cargaison a généré un véritable branle-bas de combat au niveau de la direction générale qui, par tous les moyens, tente de trouver un compromis avec le client européen à l'effet de le faire revenir sur sa décision. «Depuis quand le complexe sidérurgique d'El Hadjar ne maîtrise pas la production des brames d'acier ? Hélas, cette affaire reflète une véritable mauvaise gestion dont fait actuellement l'objet le complexe sidérurgique Sider El Hadjar depuis qu'il est géré par Chemseddine Maâtallah, le PDG de l'usine. Le rejet de ces 15 000 tonnes de brames d'acier par le client italien a poussé ce même PDG, à qui on a affecté des gardes du corps à la charge de l'entreprise, à faire profil bas devant les étrangers en leur proposant des compromis dont le seul perdant est le complexe d'El Hadjar», s'insurgent les cadres de l'entreprise. Cet énième scandale intervient, faut-il le relever, alors que l'usine n'arrive plus à satisfaire sa clientèle en produits sidérurgiques, notamment en rond à béton. C'est le cas de celle qui attend sa livraison en rond à béton, non satisfaite même après le paiement préalable. «Notre PDG a eu recours à un concurrent à Oran, Tosciali, pour satisfaire les clients de Sider El Hadjar dont les commandes accusent un retard considérable. Grandeur et décadence d'une entreprise qui, pour son plan d'investissement, a englouti plus de 760 millions de dollars. Malheureusement, de statut de producteur, il est passé à celui de revendeur quémandant une marge de 5%», regrettent les mêmes cadres. Même le haut fourneau n°2, le poumon de la production de Sider El Hadjar, est sujet ces derniers temps à des pannes répétitives, contraignant ainsi la production à la baisse. Sur l'aspect financier, ce scandale va vraisemblablement affecter les ressources financières de l'usine tant que le transport maritime est à la charge de l'entreprise exportatrice. Ainsi, l'ambiance de travail au complexe est morose puisque les 4200 sidérurgistes s'inquiètent sérieusement pour leurs prochains salaires. «Bien qu'il soit soutenu par le ministère de l'Industrie, notre PDG qui cumule également la présidence du conseil d'administration de Sider El Hadjar, ne semble pas être doué en matière de management. La mauvaise gestion dans laquelle patauge actuellement l'usine Sider El Hadjar en est révélatrice. Même le système informatique de l'entreprise SAP qui contrôle toutes les transactions est en panne depuis déjà quatre jours. On est revenu à la facturation au stylo pour toutes les opérations de ventes avec le risque de manipulation des chiffres. Et dire que la direction générale de l'entreprise Sider El Hadjar prévoit l'exportation avant la fin de l'année en cours de 120 millions dollars en produit ferreux et d'acier.» «C'est un véritable tort financier pour le complexe d'El Hadjar. Le ministre de l'Industrie et des Mines, Youcef Yousfi, est interpellé à juste titre pour remédier à cette catastrophique situation. Le changement du staff dirigeant de l'entreprise par un autre plus compétent est plus qu'indispensable. Il évitera certainement à l'entreprise d'autres pertes financières, notamment en cette période de crise», plaident les mêmes cadres.