Le Conseil des participations de l'Etat (CPE), réuni ce jeudi sous la présidence du Premier ministre Abdelmalek Sellal, a décidé de reprendre la majorité des parts d'ArcelorMittal-Annaba. A titre de rappel, le complexe sidérurgique d'El-Hadjar est détenu à hauteur de 70% par le géant mondial de l'acier, ArcelorMittal et 30% par le groupe public Sider. La décision prise par le CPE de reprendre la majorité au sein de cette entreprise se déroulera sous forme d'une recapitalisation. Une opération qui permettra à l'Etat algérien de détenir 51% du capital d'ArcelorMittal-Annaba par l'intermédiaire du groupe Sider (46%) et le Fonds national d'investissement (5%). Le reste, soit 49% du capital sera détenu par la filiale algérienne du groupe ArcelorMittal. La recapitalisation ouvrira ainsi la voie au lancement de l'ambitieux plan de réhabilitation et de développement du complexe sidérurgique d'El-Hadjar. Ce plan sera financé par la banque extérieure d'Algérie (BEA) pour un montant de 700 millions de dollars couvrant une période de trois ans (2014-2017). Selon les prévisions de ce plan, le complexe aura une capacité de production de 2,2 millions de tonnes d'acier en 2017. Privatisé à hauteur de 70% en 2001 et doté d'une capacité de production de 2 millions de tonnes d'acier, le complexe sidérurgique n'a produit que 580 000 tonnes en 2012. Une quantité représentant la moitié de la production d'El-Hadjar avant sa privatisation. Les contres performances réalisées par cet ancien fleuron de «l'industrie industrialisante» des années 70 ont poussé le gouvernement algérien à reprendre le contrôle du complexe sidérurgique. Pour atteindre l'objectif de production de 2,2 millions de tonnes d'acier en 2017, le complexe n'a pas seulement besoin d'un ambitieux plan investissement. Le gouvernement doit en priorité mettre un terme aux multiples conflits qui ont gravement dégradé le climat social au sein de l'usine. Sans parler des scandales de corruption et de détournements qui ont fragilisés le management du complexe. Annuellement le marché algérien consomme plus de 5 millions de tonnes de produits en fer et en acier. La production nationale ne couvre que 20% de la demande. La facture des importations des produits en fer et en acier dépasse les 6 milliards de dollars annuellement. Avec les objectifs d'augmentation de la production d'El-Hadjar et la réalisation de l'usine sidérurgique de Bellara ainsi que celle de Bethioua, l'Algérie pourrait largement couvrir ses besoins en fer et en acier d'ici à 2018. Et pourquoi pas devenir exportatrice de produits sidérurgiques.