En dépit d'une pluviométrie exceptionnelle, enregistrée entre septembre 2008 et janvier 2009, les habitants de plusieurs quartiers de la ville des Ponts et ceux des autres communes connaissent de sérieuses perturbations dans l'alimentation en eau potable, nonobstant un satisfecit affiché par la direction de l'hydraulique de la wilaya (DHW). Invité à l'émission radiophonique Forum, le premier responsable du secteur, Rabah Safi, a indiqué que les 267 mm de pluie enregistrés en quatre mois, dont 105 pour le seul mois de janvier, ont permis un taux de remplissage appréciable du barrage de Sidi Khelifa qui a atteint 33 millions de m3, alors que celui de Hammam Grouz, à l'arrêt depuis plusieurs mois pour des travaux de réhabilitation, a stocké 4,5 millions de m3. Par ailleurs, les nappes phréatiques de Boumerzoug et de Hamma Bouziane ont connu une hausse de niveau considérable. « Notre objectif est d'atteindre une meilleure couverture de la ville de Constantine pour lui assurer un meilleur approvisionnement en eau surtout que le barrage de Béni Haroun parvient à alimenter 70 % de la population de la ville », a précisé le DHW qui notera que le barrage le plus important du pays dessert aussi, depuis sa mise en service le 5 septembre 2007, les communes de Aïn S'mara, El Khroub, une bonne partie de Benbadis, ainsi que la nouvelle ville Ali Mendjeli. Dans une wilaya qui a bénéficié de 47 projets dans le secteur de l'hydraulique pour plus de 5,8 milliards de dinars, l'approvisionnement en eau n'a pas encore atteint une cadence régulière surtout dans certains quartiers où la population se plaint toujours de coupures qui se prolongent durant des jours, et dans d'autres, où le liquide précieux ne visite les robinets qu'un jour sur deux et parfois un jour sur trois. Pour expliquer cette problématique, le DHW dira que des efforts sont fournis pour améliorer les choses sachant que l'alimentation de la ville à partir du barrage de Beni Haroun se fait progressivement sur la partie basse, en attendant de pouvoir réaliser d'autres projets au profit de la partie haute, notamment Sidi Mabrouk, Djebel Ouahch et le plateau du Mansourah. Rabah Safi ne manquera pas de soulever qu'une évolution notable a quand même été enregistrée dans la desserte, passée de 70 l/j par habitant en 2002 à 155 l/j, en 2008, soit plus que la moyenne nationale évaluée à 150 l/j par habitant. Pour le DHW, la maîtrise de la gestion des ressources hydriques passera inévitablement par la rénovation totale du réseau vétuste, à l'origine d'énormes pertes d'eau dans la nature, ce qui pourrait compromettre les investissements réalisés par l'Etat à coups de milliards.