La commune d'El Harrouch vit sans eau depuis dix jours. Cette situation, pour le moins incommodante pour les habitants, a grandement influé sur le paysage urbain, désormais transformé en une arène où s'entremêlent tracteurs et camions-citernes. Selon des sources locales, les habitants vivent très mal cette situation et interpellent les responsables locaux pour mettre fin à cette disette qui n'a que trop duré. «On s'est retrouvés contraints non seulement d'acheter l'eau minérale pour notre consommation familiale, mais obligés de débourser encore pour payer des dizaines de mètres cubes d'eau pour nos lessives et autres utilisations quotidiennes», témoignent des habitants. D'autres rapportent que l'acquisition même d'une citerne d'eau est devenue un autre calvaire. «Pour avoir la chance de disposer d'une certaine quantité d'eau des camions-citernes, il faut se lever tôt et guetter le passage des vendeurs. Certains habitants ne peuvent même pas rejoindre leur travail et restent des fois à attendre plus de deux heures pour remplir enfin leurs bidons. Ce rythme nous a vraiment perturbés et nous profitons de cette occasion pour dénoncer le mutisme des responsables concernés», témoigne-t-on. Les habitants d'El Harrouch en veulent également à leur municipalité «On aurait dû nous venir en aide en assurant au moins des rotations pour nous servir. Les élus savent qu'il existe à El Harrouch des citoyens qui ne peuvent pas se payer des citernes à plus de 800 DA et des fois à 1000 DA», ajoutent nos interlocuteurs. A en croire ces derniers, cette pénurie serait due à une altération survenue sur la canalisation d'amenée du réseau de distribution desservant la ville à partir de la station de dessalement de Skikda. «C'est une altération survenue sur le tronçon passant par la commune de Béni-Béchir. Cela fait déjà 10 jours qu'on nous répète que cette canalisation allait être restaurée, mais on ne voit rien venir», expliquent les mêmes sources, en précisant que cette canalisation assurait la desserte en eau dessalée de la commune d'El Harrouch et par ricochet les communes de Zardezas, Aïn Bouziane et Mjez-Dchich. «D'ailleurs, ces trois grandes communes vivent la même sécheresse et le même calvaire qu'El Harrouch», ajoutent des citoyens de cette ville.