Les habitants de Saïd Abid, un village agricole construit en 1976, à 6 km à l'ouest de Bouira, réclament urbi et orbi la réalisation d'un CEM. Dans une pétition portant une centaine de signatures, ils mettent en avant, pour justifier leur revendication, les problèmes journaliers auxquels sont confrontés les jeunes collégiens dans leur déplacement quotidien vers les établissements qu'ils fréquentent. Selon les raisons qu'ils donnent : le manque de transport scolaire, l'éloignement des établissements tous situés à Bouira, le problème de sécurité que pose pour les plus jeunes d'entre-eux, qui passent en 6e année, les conditions de vie de certaines familles socialement fragilisées influent négativement sur la scolarité de ces élèves. Les pétitionnaires qui font remarquer que le nombre de cette catégorie d'élèves, appartenant au moyen, est en constante augmentation eu égard au bond démographique de ce village, bond favorisé par l'exode rural, citent dans leur correspondance les cinq écoles des environs qui fournissent chaque année leurs contingents d'élèves : Laref Saïd, Sidi Ziane, Nessis, Rouiba, Ouled Kfifa. Il y a, selon eux, de quoi fournir les effectifs pour un grand CEM. Certains d'entre eux ne comprennent pas qu'on réserve 4,5 ha à la construction d'un pénitencier en face du village dont il n'est séparé que par la RN18 et qu'on ne songe pas à améliorer les conditions de scolarisation de centaines d'élèves obligés de faire ainsi la navette entre le village agricole et le chef-lieu de commune, en l'occurrence Bouira. Considérant que la réalisation d'un CEM à Saïd Abid est une priorité incontournable, les signataires de la pétition en appellent aux bons sentiments des autorités du secteur pour appuyer leur revendication. « Lâcher seul un enfant de cinq ans qui ne connaît pas la ville, avec de surcroît un cartable qui pèse la moitié de son poids, autant se résoudre à l'abandonner dans une jungle », s'indigne un parent d'élève. Le même fait observer les difficultés financières qui résultent pour les familles aux revenus modestes qui ont trois et quatre enfants scolarisés, le transport étant payant à l'aller comme au retour. Faut-il signaler encore qu'aux frais de transport s'ajoutent ceux de la restauration ? Alors à quand un CEM pour un village en train de subir à vue d'œil les transformations urbaines qui l'élèvent progressivement au rang d'une ville ?