Le directeur de l'Agence foncière de wilaya, invité de la presse lors du forum organisé par Radio-Tiaret fut, à bien des égards, l'un des responsables les plus sollicités par la population, jeudi dernier. Il reste aussi l'un de ceux qui a fait naître beaucoup de soucis à ses clients pour les avoir « redressés » financièrement après plusieurs années d'obtention de leurs lots de terrain. En plus des fax, appels téléphoniques, SMS ou même sollicitations jusqu'à la porte de la station, les deux heures de l'émission n'ont pas suffi à recenser tous les problèmes vécus par cette entité et ses clients. L'AFWIT, qui traîne malheureusement des casseroles après le fracassant scandale lié à la dilapidation du foncier, n'arrive pas à susciter l'unanimité quant à la gestion du portefeuille, encore moins les projets, par l'actuel directeur, M. Mohamed Zaarour. Cible de tirs croisés puisque l'on en vient à lui contester un redressement financier sur des lots de terrain, il est vrai, valorisés et revendus à prix d'or par ceux et celles qui ont fait de la transaction immobilière leur dada. L'invité de la presse déclare « ne pas souscrire à la démarche jusque-là en cours ». Démarche qui a consisté, explique-t-il, « à s'accaparer de lots à des prix dérisoires (souvent à 50 DA le m2) pour être revendus à six, sept, voire huit millions de dinars le lot ». Une situation qui a amené ses contradicteurs à trouver dans l'approche du directeur « une manière de gérer qui ne s'appuie sur aucun texte et contraire aux accords passés entre agence, clients et même les banques » (dixit le député FNA qui a transmis son message par fax). Le conseil d'administration de cette agence, que préside le wali, s'est finalement réuni lundi et, contrairement à ce que distillait la vox populi et les lobbys liés à la maffia du foncier, le conseil d'administration, dont la session reste ouverte, n'a pas encore clos ses travaux. Lors de cette rencontre, l'on a pu en effet rectifier le tir en sommant le responsable concerné à « ne pas redresser les gens qui ont acquis leurs lots avant 1990 » et « d'appliquer les prix pour les autres, tenant compte de la viabilisation et des différentes marges ». En tout cas, le wali s'est dit « réfractaire à toute décision de régularisation pour les113 lots nus, situés à Trig.El Beidha ». Il existe, soutient-on, pas moins de 168 lots disséminés à travers le territoire de la commune de Tiaret qui pourraient servir d'échanges aux postulants. Le directeur de l'AFWIT, pour battre en brèche certaines assertions, argue du fait « qu'il reste seul comptable devant les organismes de contrôle, a fortiori l'IGF, la Cour des comptes ou cours de justice si ces institutions décidaient d'éplucher la gestion ». L'invité de la presse, dans les chiffres communiqués, parle de « 500 actes définitifs délivrés en 2008 pour les 385 lotissements qui totalisent 29.000 lots cédés au total par les agences ». Financièrement, dira le responsable concerné, « au 31 /12 2008, l'Agence cumulait 600 millions de dinars de créances impayées dont 55 milliards qui devraient provenir de chez la CNL. Seuls, 7 milliards sont rentrés en 2008 », se désole-t-il. Décortiquant au détail sa courte gestion, M. Zaarour ajoute que seulement « 28 des 119 cas de double attribution n'ont pu être réglés, au moment où nous devrions décaisser 30 milliards dont six justement aux clients auparavant arnaqués ». C'est là, constate-t-il impuissant, « le fruit de l'anarchie qui a régné et avait induit, outre les retards dans les réalisations, la mise en place d'une administration forte et crédible ». Normalement, conclut-il, « on aurait dû, avant le prononcé de la dissolution des agences communales ou de daïras, procéder à des audits ».