Nous sommes la famille du journaliste El Hafnaoui Ghoul, le coordonnateur régional de la Ligue algérienne des droits de l'homme (LADDH), arch des Ouled El Aouer, Ouled Sidi Naïl, connus pour leur générosité et leur courage. L'Emir Abdelkader les a qualifiés de gens de générosité et de Ahl el ilm (gens du savoir) qui ont sacrifié ce qu'ils avaient de plus cher pour préserver leur identité et leurs fondements : l'Algérie notre patrie, l'arabe notre langue, l'Islam notre foi. La région de Djelfa, qui a donné les plus authentiques exemples de courage et de djihad, ses leaders ayant porté le djihad contre l'ennemi français pour protéger les foyers contre l'effacement. Ainsi pour Cheikh Mohamed Ben Ayach, fondateur de la zaouïa El Amra, Cheikh Abderrahmane Ben Ettaher Ennayli, de la zaouïa Ettahiria, Cheikh Abdeslam Bengandouz Ben Lahrech, fondateur de la première zaouïa de Djelfa entre 1805 et 1864. Nous sommes la famille du prisonnier Ghoul El Hafnaoui, fils de la région, fils de l'Algérie. Il a constamment combattu pour une cité intègre, vide de pourrissement. Son sacerdoce était que les fils de la région et les fils du pays Nouael, Chaâbna, M'zab, Touareg, Kabyles… s'unissent. Nous sommes la famille du journaliste qui a été emprisonné et nous ne savons toujours pas : est-il vrai qu'il a été emprisonné parce qu'il avait crié non aux maîtres de la corruption, aux barons du business et aux souverains de l'injustice ? Non contre ceux qui ont usé de leur autorité dans l'art de faire du mal au citoyen, le torturer et commercer avec son sang. Monsieur, est-il raisonnable que l'Algérie de la dignité et de la fierté soit ainsi bâtie, comme l'emprisonnement d'un journaliste qui a choisi l'arme de la plume dans un environnement pourri, vivant loin des yeux de l'autorité ? Les écrits journalistiques sont-ils devenus des crimes que la loi punis pour jeter ses fils en prison ? Celui qui a levé le stylo face à l'injustice peut-il se retrouver ainsi aux mains des juges comme un criminel. Nous vous rappelons l'adage populaire : «Me frappe et pleure me précède et se plaint.» Est-il raisonnable qu'un journaliste soit conduit en prison, et non ceux qu'il dénonce comme semant la désolation sur Terre. Où sont vos slogans de ceux que vous avez portés durant la campagne électorale ? Qui sont ceux qui nous ont, vous ont aidés à les porter ? N'est-ce pas le journaliste avec ses écrits ? Est-il possible qu'une personne entre en prison pour une seule affaire et, à peine deux mois plus tard, soit poursuivie pour plus de quarante affaires ? Comment un tel nombre de plaintes a pu lui tomber dessus ? Ne peut-on pas appeler cela un piège que lui ont tendu les gens d'influence ? Pourquoi lui seulement alors que des sujets similaires ont été traités dans d'autres journaux ? Nous vous rappelons que notre fils El Hafnaoui Ghoul Amer a commencé son activité journalistique en 1986 et a été correspondant de plusieurs titres de presse, fondateur de plusieurs revues et d'associations. Il a écrit sur l'histoire de Djelfa, les Ouled Naïl et ses savants, comme il a relancé la revue Saouet essouhoub (voix des plaines). Il est un des fondateurs de la cellule de communication et de l'information au cabinet du wali, fondateur du Syndicat de wilaya des journalistes et des correspondants locaux, fondateur du club de presse Djamel Eddine Ben Saâd et directeur du centre Soummia pour la presse et l'information. Auteur de plusieurs ouvrages, dont deux sont à paraître (en arabe), dont l'histoire de Djelfa et de Ouled Naïl et résumé des savants, de Djelfa. Militant des droits de l'homme, responsable du bureau régional de la LADDH qui concerne 18 wilayas. Porte-parole officiel du Mouvement du Sud pour la justice (MJS). Vous fêtez aujourd'hui l'Indépendance et nous ne voyons pas son aura à ce jour à cause des manœuvres des gens d'influence. Nous avons porté les armes hier et avons combattu l'ennemi français et nous avons aujourd'hui laissé nos fils porter la plume, mais leurs ennemis, sont les ignorants de ceux qui ont peur de l'intelligence. Relâchez les journalistes car ils n'ont rien fait de mauvais, mais militent pour la vérité comme Benchicou et El Hafnaoui. Monsieur le Président, l'affaire de nos fils journalistes est entre vos mains, relâchez-les. Vive l'Algérie de la izza et de la karama. Vive l'Algérie libre et indépendante.