“Nous, la famille du journaliste Hafnaoui Ghoul, coordinateur régional de la Ligue algérienne de la défense des droits de l'Homme, la tribu de Ouled El-Aâouar Ouled Sidi Neïl, hommes libres connus pour leur dignité et leur courage. Des qualités qui ont suscité l'admiration de l'Emir Abdelkader qui les qualifia d'“El Karamnia”, qui ont offert ce qu'ils ont de plus cher pour défendre la patrie contre l'ennemi français. Parmi eux, il y a lieu de citer Cheikh Mohamed Ben Ayache, fondateur de la zaouïa El-Amira, Cheikh Abderrahmane Ben Taher Neïli, fondateur de la célèbre zaouïa El-Tahiria, Cheikh Abdeslam El-Guendouz Ben El-Ahrech, qui a mené la résistance aux côtés de l'Emir Abdelkader, et Cheikh Cherif Ben El-Ahrech, grand religieux et fondateur de la première zaouïa à Djelfa (1805-1865). Monsieur le Président, Nous sommes la famille du prisonnier Ghoul Hafnaoui, l'enfant de cette région, enfant de l'Algérie qui militait pour une wilaya propre, débarrassée de la déliquescence. Ce qui importait pour lui, c'est l'union des enfants de la région et de ceux du pays entier : les Neïlis, Chaânba, les M'zab, les Touaregs et les Kabyles, etc. Monsieur le Président, Nous sommes la famille du journaliste qui a été emprisonné et nous ignorons si la raison de son incarcération est le fait d'avoir dénoncé les tenants de la “rachoua”, les barons du business et de la répression. Ceux qui font usage de leur pouvoir pour mépriser, torturer le citoyen, et faire commerce de son sang. Monsieur le Président, est-il logique que l'Algérie de l'honneur, de la dignité puisse se construire avec l'incarcération d'un journaliste qui a choisi l'arme de la plume dans un environnement pourri, fait du despotisme du gouvernant, de fraude et de la hogra. Monsieur le Président, Les écrits de presse sont-ils devenus un délit pour lequel nos enfants, comme des criminels soient jetés en prison ? Monsieur le Président, Est-il normal qu'un journaliste soit jeté en prison ou plutôt ceux qu'il a dénoncé pour avoir semé le pourrissement sur la terre ? Monsieur le Président, Où sont vos slogans et vos promesses de la campagne électorale ? Quel est votre support si ce n'est le journaliste avec ses écrits ? Monsieur le Président, Est-il logique qu'une personne soit jetée en prison sur la base d'une seule affaire et qu'en l'espace de deux mois, il se retrouve avec plus de 40 affaires ? Pourquoi ne l'a-t-on pas poursuivi auparavant ? Il n'est pas le seul à avoir dénoncé les mêmes faits. D'autres journaux et d'autres journalistes ont fait autant. Monsieur le Président, Notre fils Hafnaoui Ghoul est journaliste depuis 1986. Il a été correspondant de plusieurs titres et magazines. C'est lui qui a relancé la revue La voix des Hauts-Plateaux et il a même été le fondateur de la cellule de communication au cabinet de la wilaya. Il a été également le fondateur, entre autres, du syndicat de wilaya des journalistes et des correspondants locaux, sans oublier qu'il est militant des droits de l'Homme et de ce fait, le porte-parole du mouvement des enfants du Sud pour la justice. Monsieur le Président, Vous célébrez la fête de l'Indépendance dont nous n'avons pas vu les lueurs jusqu'à nos jours à cause des barons. Hier, nous avons pris les armes contre l'ennemi français, aujourd'hui, ce sont nos enfants qui luttent par la plume contre les ignares qui ont peur du savoir. Monsieur le Président, Libérez les journalistes parce qu'ils n'ont fait que dire la vérité : Hafnaoui Ghoul et Benchicou. Monsieur le Président, Leurs affaires sont entre vos mains, libérez-les. Vive l'Algérie de l'honneur et de la dignité. Vive l'Algérie libre et indépendante”. El-Hadj Amar Ghoul