«Cela fait quatre ans qu'on n'a pas servi de viande dans le service», s'exclame le professeur Mustapha Khiati, chef du service pédiatrie du secteur sanitaire d'El Harrach. Pourtant, ce pédiatre de renom, entouré de son équipe, continue de remuer ciel et terre pour que les enfants hospitalisés retrouvent le sourire malgré leur souffrance. Toutefois, il arrive que le professeur Khiati, malgré ses compétences, soit impuissant. Quand il n'y a pas de téléphone, par exemple, et qu'un enfant évacué trop tard finit par rendre l'âme dans l'ambulance, ou tout simplement quand le confort minimum n'est pas disponible, dans ce cas, le professeur demande aux parents d'apporter avec eux ce «minimum». Le long couloir du service abrite des chambres, pour la plupart vacantes à cause de «la dératisation». Au fond de ce couloir, une famille entoure un enfant malade. «Il est malade depuis toujours», se souvient sa mère avec douleur. A cause de nombreuses complications, l'enfant respire difficilement sous le regard triste de sa sœur jumelle, qui, incontestablement, souffre avec lui. Elle a pour lui un petit geste de réconfort, une petite caresse sur le visage comme pour l'encourager. Un ventilateur ne serait pas du luxe. Surtout avec cette chaleur suffocante. Le père du petit va en rapporter un sur le conseil du professeur. Les enfants avant tout, ouvrage du Pr Khiati, sorti en 2004