La constatation émane d'un des plus anciens travailleurs du bois de la région de Annaba. Sur le marché, acquérir un meuble ou un quelconque objet, réaliser un travail sur le bois d'ébène, acajou, palissandre ou bois d'Orégon relèvent désormais d'une utopie. Tous ces types de bois sont pratiquement introuvables sur le marché. Sur la place, les menuisiers et autres anciens maîtres de l'ébénisterie ne cherchent plus à pérenniser un savoir-faire ancestral. La survie de l'activité pour celle de la famille est le seul objectif qu'ils s'assignent. «Nous sommes un corps d'état secondaire rarement sollicité dans le bâtiment. Notre travail est de haute qualité et nous refusons de bricoler avec du bois plus que médiocre. La formation au travail du bois ne s'assimile plus à un héritage et encore moins à un créneau à la portée de l'enseignement professionnel. Il n'y a pas plus de menuisier du bâtiment que celui de l'agencement et encore moins du design», a estimé Ridha B., issu d'une grande lignée de menuisiers ébénistes.