La Coordination des comités de village et du mouvement associatif de la commune de Taourirt Ighil prévoit des actions de protestation la semaine prochaine, pour interpeller les autorités de wilaya sur les lenteurs enregistrées dans le traitement de ses revendications. Une grève générale à travers la commune et un rassemblement de protestation devant le siège de la wilaya sont ainsi annoncés pour la journée du lundi prochain. Les initiateurs de ces actions réitèrent des revendications formulées depuis prés de cinq mois, mais visent également à « dénoncer les incitations à la violence dans la commune ». Selon des représentants de la Coordination, le « laxisme » des autorités et leur « incapacité » à trancher les questions qui leur ont été soumises sont entrain d'envenimer les choses dans la circonscription. Preuves en seraient, des incidents, heureusement bénins, signalés dans la localité samedi dernier. Rappelons que la Coordination des comités de villages revendique en gros la réhabilitation d'infrastructures publiques, une bâtisse devant servir de siège de l'APC et une école notamment, occupées depuis plusieurs années par l'ANP et la Garde communale. La contrée ayant connu une activité terroriste assez marquée dans les années 1990, ces infrastructures ont été en effet affectées aux deux corps de sécurité dans le cadre de leur déploiement. Outre la « récupération » de ces infrastructures et leur reversement dans leur vocation initiale, les protestataires exigent, par ailleurs, la concrétisation du vieux projet de promotion des lieux- un ensemble semi-urbain né autour d'un lotissement comme chef-lieu communal. Ce qui n'est pas de l'avis d'une autre partie des villageois composant la commune et des élus APC, qui eux, soutiennent que le chef-lieu doit demeurer légitimement dans son emplacement actuel, à savoir au village de Tizi-El-Korn. Une commission de wilaya, composée de cadres et d'élus à l'APW notamment, a fait plusieurs déplacements sur les lieux pour tenter de trouver un terrain d'entente et explorer les moyens de satisfaire les revendications exprimées. « L'attente a trop duré », fait remarquer M. Amoura, un des animateurs de la coordination. Notre interlocuteur ajoute que les promesses faites par le wali lors d'une visite effectuée sur place, il y a plusieurs mois, et consistant en l'engagement de trancher la question, avant la fin de l'année dernière, n'ont pas été tenues. Un récent communiqué de la wilaya, diffusé sur la question, avait quant à lui réitéré la disponibilité des autorités à poursuivre les efforts entamés et à favoriser le dialogue pour prendre en charge les attentes des villageois, en appelant les animateurs de la coordination à faire preuve de « sagesse ». Dans sa dernière déclaration, la coordination, pour sa part, se démarque de toute velléité d'agitation et en appelle même à l'implication des partis politiques pour éviter ce qu'elle appelle un risque de« Beriannisation » à la région. Soit, un affrontement malheureux entre deux parties développant deux visions différentes sur une question somme toute banale d'aménagement de territoire et de développement local. Les protestataires appellent également à la constitution d'une commission d'enquête, déligentée par le ministère de l'Intérieur, pour « situer les responsabilités et déterminer les causes du drame économique et social » que connaît la circonscription.