La crise, qui a secoué la région de Taourirt-Ighil dans la daïra d'Adekar, wilaya de Béjaïa, refait surface et prend des proportions de plus en plus importantes. Dans une déclaration transmise à notre bureau, les délégués de village de Taourirt-Ighil dénoncent “l'immobilisme des autorités” dans le traitement de leurs problèmes. “La coordination des comités de villages de Taourirt-Ighil dénonce fermement l'immobilisme des autorités de la wilaya devant des revendications, justes, équitables et conformes aux lois de la République”, lit-on dans cette missive. Les contestataires n'ont pas manqué également de pointer un doigt accusateur vers un responsable de la wilaya “nous dénonçons les blocages et le manque de collaboration sciemment entretenu par le chef de cabinet de la wilaya de Béjaïa”. À vrai dire, la wilaya de Béjaïa a déjà dans le passé souffert de ce “poste” de chef de cabinet et de son fonctionnement tant décrié par les fonctionnaires intra muros et le mouvement associatif local. Selon Amar Amoura, l'un des délégués de ce mouvement de protestation, “il y a véritablement anguille sous roche dans cette affaire de blocage”, s'exclame-t-il. Une affirmation qui vient inéluctablement fausser tout le processus de dialogue enclenché ces derniers mois par le premier magistrat de la wilaya de Béjaïa dans l'optique de résoudre cette “crise”. La déclaration des délégués des 11 villages de cette localité d'Adekar a été faite au sortir de leur rencontre qui a eu lieu, avant-hier, avec le chef de cabinet du wali. Une entrevue qualifiée de “ratée” par ces derniers qui soulignent aussi que “la commission dépêchée sur les lieux a fait preuve d'un immobilisme qui nous laisse penser qu'elle veut torpiller la mobilisation”. Et devant cette “impasse”, la coordination des comités de village de Taourirt-Ighil est entrée en conclave sanctionné par une déclaration. Dans cette dernière, les délégués réitèrent entre autres leurs revendications initiales à savoir “la mise en service du chef-lieu, de toutes les infrastructures, et un plan spécial de développement pour la région”. Les contestataires exigent enfin “la venue de M.Yazid Zerhouni pour constater de visu l'ampleur du drame économique et social perpétré dans cette région mais aussi la constitution d'une commission administrative et judiciaire” conclut-il. À souligner qu'au terme de leur réunion, les délégués de ces villages se sont entendus sur une série d'actions à mener. À savoir des rassemblements devant le siège de la wilaya, et la fermeture de la RN12. De son côté, la cellule de communication de la wilaya nous a fait parvenir, hier, un communiqué mettant en exergue que “la commission de wilaya (administration-APW) poursuit normalement sa mission à Taourirt-Ighil. La dernière rencontre a d'ailleurs eu lieu le 10 novembre 2008 avec les représentants au siège de la daïra d'Adekar et ce, dans une ambiance sereine de travail. À cette occasion, les membres de la commission ont clairement signifié aux représentants des citoyens qu'ils vont se rendre dans tous les villages pour écouter les avis, puis ils devront faire de même avec les membres de l'APC ainsi que les citoyens de Tizi El-Korn ; d'ailleurs ce principe a été clarifié lors de la rencontre du wali avec les citoyens au siège de la wilaya le 26 octobre 2008.” Dans le même document de la wilaya, il a été rapporté qu'“au moment où le travail de la commission se poursuit comme convenu, il est surprenant de constater que certains veulent interrompre le cours de la démarche arrêtée en commun accord lors de la réunion tenue à la wilaya. Soucieux d'éviter des affrontements entre citoyens de la même commune, la wilaya a opté pour une démarche qui fait appel à la sagesse, au dialogue, à la concertation et au travail sérieux sur le terrain afin d'aboutir à une solution convenable”. Le communiqué fait référence enfin à un appel du wali. “Le wali de Béjaïa appelle tous les citoyens de Taourirt-Ighil à faire preuve de sagesse et à laisser la commission mise en place accomplir son travail et à l'accompagner dans sa mission”, lit-on dans ce communiqué de la wilaya. A. HAMMOUCHE