L'ancien secrétaire général du FLN, Abdelhamid Mehri, critique l'adhésion de l'Algérie à l'Union pour la Méditerranée (UPM). « L'adhésion de l'Algérie à l'UPM n'est pas une décision réfléchie », déclare l'ancien secrétaire général du FLN, Abdelhamid Mehri. Invité hier au forum de la chaîne culturelle de la radio nationale, M. Mehri estime que l'Algérie n'a rien à gagner en prenant part à ce projet. « Je me demande comment l'Algérie, qui ne peut pas participer activement à la mise en place d'une union régionale avec nos voisins, pourrait gagner quelque chose de concret dans l'UPM ? » lance-t-il, en précisant qu'« il y a parfois des chaises qu'il faut laisser vides ». L'orateur revient, dans ce sens, sur la question de la fermeture des frontières avec le Maroc. Il invite ainsi les deux pays à résoudre les problèmes posés sans le recours à ce genre de mesures. « Je ne suis pas convaincu que la fermeture des frontières soit une solution aux problèmes de la contrebande. Les contrebandiers ne passent pas par des voies légales. Au contraire, le trafic de drogue et d'armes se poursuit toujours », enchaîne-t-il. Revenant sur les relations algéro-françaises et les conséquences de la loi adoptée par le Parlement français le 23 février 2005, l'ancien membre du GPRA se démarque de la position officielle appelant l'ancienne puissance coloniale à demander pardon aux Algériens. L'Algérie, dit-il, n'a pas besoin d'une repentance française. « Les Algériens n'ont pas besoin de la repentance qui ne résoudra pas les problèmes engendrés par 130 ans de colonialisme. La glorification du colonialisme n'honore pas le peuple français non plus », souligne-t-il, précisant que l'Algérie n'est pas obligée de réagir à chaque fois qu'il y a une loi du genre en France. Il attire, dans la foulée, l'attention sur l'existence d'un autre texte français auquel il faudrait s'intéresser pour défendre les droits du peuple algérien. « Il s'agit de la loi du 18 octobre 1999 qui reconnaît pour la première fois que l'armée française a mené une guerre en Algérie. Cette loi remplace les concepts d'opération armée par le mot guerre. Dans ce cas, la France est contrainte de respecter les engagements relatifs aux situations de guerre. C'est sur ce point qu'il faut insister », martèle-t-il. L'Algérie ne doit pas occulter les droits matériels et moraux du peuple algérien. A la question de savoir pourquoi les responsables algériens n'ont pas soulevé ces questions, M. Mehri répond en relevant l'insuffisance de moyens dont disposent les diplomates algériens. « Il y a un manque flagrant de centres de recherche spécialisés capables de produire des arguments solides et fiables sur lesquels vont se baser nos diplomates dans la défense des droits des Algériens victimes de la violence coloniale », conclut-il.