Les élèves de terminale des lycées El Houriya, Youghourta, Ibn Taymiya, Benbadis et Sœurs Saâdane, toutes filières confondues, ont décidé, hier matin, de sécher les cours en signe de protestation contre « les programmes trop chargés, compliqués, voire inassimilables ». Ils ont manifesté près de la direction de l'éducation, scandant des slogans hostiles à Benbouzid : « Bouteflika toul alina, Benbouzid khlaha alina ! » (Bouteflika, viens à notre secours, Benbouzid nous démolit, ndlr). Les élèves revendiquent, entre autres, l'allégement des programmes, surtout concernant certaines matières, « très appesanties », comme la philosophie, l'histoire-géographie, les lettres arabes, les sciences islamiques, la gestion et l'économie, les sciences expérimentales, dont les cours de géologie, particulièrement chargés. En outre, ils s'insurgent contre le fait que la date d'arrêt des cours ait été décidée pour le 1er mai, alors que les vacances de fin d'année sont prévues pour le 15 du même mois. « Nous ne terminerons jamais les programmes à temps », se sont-ils écriés, paniqués. « En plus, les profs se sont mis plus à dicter les cours qu'à les expliquer, car pressés par le temps », ont-ils ajouté. A l'heure où nous mettons sous presse, les élèves étaient plus que jamais déterminés à faire aboutir leurs revendications, menaçant de continuer à boycotter les cours. A signaler que des enseignants des lycées et collèges d'Alger-Ouest ont poursuivi hier encore leur mouvement de grève de trois jours, entamé lundi, en signe de protestation contre des mesures prises par la direction de l'éducation d'Alger-Ouest qu'ils jugent « arbitraires ». Les professeurs grévistes, affiliés au Conseil national autonome des professeurs de l'enseignement secondaire et technique (CNAPEST, syndicat autonome) demandent « le paiement des rappels et des heures supplémentaires ainsi que la suppression des ponctions sur salaires qui dure, selon eux, depuis près de 9 mois ». Les établissements touchés par le mouvement de protestation se trouvent dans les daïras de Bir Mourad Raïs, Draria, Zéralda, Chéraga et Aïn Benian. Selon un responsable de l'éducation d'Alger-Ouest, cité par l'APS, certains lycées ont suivi le mouvement de grève et d'autres l'ont fait partiellement. Il a souligné que 2700 rappels portant indemnisation et allocations familiales ont été payés à ce jour, indiquant que ces volets sont pris en charge « au fur et à mesure ». Concernant le volet de la revendication ayant trait aux œuvres sociales, le même responsable a tenu à rappeler que cette question relève directement de la Fonction publique. A rappeler également que les élèves de terminale des lycées d'Alger-Centre et des régions limitrophes ont emboîté le pas aux syndicats autonomes en décidant de déclencher un mouvement de grève illimitée. Un débrayage qui risque sérieusement de perturber le déroulement des cours si la tutelle n'intervient pas en donnant plus d'assurances aux grévistes qui ont pris soin d'appeler, lundi, leurs collègues des autres wilayas à se joindre à leur action. Que ce soient les élèves du lycée Saïd Touati de Bab El Oued ou ceux de Baba Aroudj d'Hussein Dey, tous interpellent le ministre de l'Education, M. Benbouzid, pour qu'il révise sa feuille de route en matières de la surcharge des programmes et du volume horaire. Certes, le ministre s'est prononcé sur le sujet, mais en sommant les enseignants et les directeurs des établissements à parachever les programmes d'enseignement au niveau national et dans tous les cycles avant la date limite du 15 mai, et ce, en vue de permettre aux élèves en classes d'examen de bien réviser pour se préparer à passer les épreuves dans les meilleures conditions. Cette démarche n'est pas du goût des élèves qui réfutent le système de « bâclage » des cours dans le but de plaire au chef. Farida Hamadou , R. N.