Les nouvelles mesures imposées par le ministre de l'Education, Boubekeur Benbouzid, ont déclenché un vaste mouvement de protestation à travers les lycées de la wilaya de Tizi Ouzou. Tout a commencé le 15 octobre dernier, quand près de 2000 élèves du secondaire, scolarisés au niveau des établissements du chef-lieu de wilaya, auxquels se sont joints des collégiens, ont déserté leur établissement pour investir la rue. A travers cette action spontanée, les lycéens voulaient exprimer leur opposition à la surcharge de leur emploi du temps et aux nouveaux horaires. Le port obligatoire du tablier était également décrié par les manifestants. Depuis, les grévistes refusent de reprendre les cours avant la satisfaction de leur principale doléance, qui consiste en l'allégement de leur emploi du temps. Hier encore, de nombreux établissements scolaires de la ville de Tizi Ouzou étaient toujours paralysés. « Nous avons des programmes très chargés, compliqués et parfois inassimilables. A ce problème est venu s'ajouter la répartition des nouveaux horaires. Nous terminons les cours à 17 h30. C'est inacceptable de continuer à étudier dans ces conditions. Certaines de mes collègues habitant à Betrouna et Tala Athmane ne rentrent chez elles qu'aux environs de 18h30. Comment pourront t-elles réviser leurs leçons après ? Parfois, en fin de journée, c'est le manque de moyens de transport qui pose problème. Sincèrement, les nouveaux horaires, décidés par le ministère, nous ont complètement désorientés », témoigne une lycéenne en terminale au lycée El Khansa. « Le programme scolaire est trop chargé. Deux heures de mathématiques, deux autres de sport et 4 h de travaux pratiques (TP) par jour. C'est trop ! On sort à 17 h30, on arrive à la maison complètement essoufflés. Il y a des élèves qui habitent à Betrouna et Maâtkas. Ils éprouvent d'énormes problèmes pour rentrer chez eux après les cours », indique un autre lycéen. Notons que la grève s'est poursuivie hier dans certaines localités de la wilaya, comme Iferhounène, dans la région de Aïn El Hammam, Larbaâ Nath Irathen, Tizi Rached et Tadmaït. A Larabaâ Nath Irathen, les élèves des lycées Khouas Ahcène (technicum), El Illouli, et du CEM Abdiche Mahdi du chef-lieu de la commune de Larbaâ Nath Irathen sont à leur cinquième journée de grève pour protester contre leurs journées d'études trop chargées.
