Des espaces en altitude où l'olivier ne survit pas, des zones montagneuses à relief plus ou moins escarpé, enfin des terres qui s'étalent jusqu'aux rives de l'oued Sebaou. Mis à part la commune d'Aït Zikki qui ne possède pas d'oliveraies, les trois autres communes de la daïra (Bouzguène, Idjeur et Illoula Oumalou) sont des territoires à forte vocation et activité oléicole. Compte tenu de sa souplesse d'adaptation et de sa rusticité, l'olivier demeure l'un des éléments autour duquel s'articulent les activités de la population. Il contribue efficacement à la solution du délicat problème des glissements de terrain et de l'érosion des sols et permet de faire travailler une importante main- d'œuvre pour au moins une durée de quatre mois. La production de l'huile, aliment de base de tous les ménages kabyles, procure des revenus appréciables à la population rurale. L'olivier trouve un terrain de prédilection dans les espaces situés à moins de 800 m d'altitude. Au-delà, on trouve soit le chêne-liège (versant Akfadou), soit le cerisier (versant Aït Zikki), à plus de 1000 m d'altitude. A Bouzguène, la saison oléicole a atteint sa phase finale. Cette année, la production n'est pas très importante, de l'avis des propriétaires d'oliveraies. Si l'an dernier la production a été excellente pour bon nombre de ménages, il reste que les oliviers qui n'ont rien donné l'an dernier ont été cette année fortement chargés de ce précieux fruit. Toujours est-il que, dans le domaine de la production, le bilan est très difficilement déterminé vu l'absence de statistiques. Les services agricoles de la daira de Bouzguène ne disposent pas de chiffres précis sur le produit de la récolte. S'agissant surtout de terres privées, aucun des propriétaires n'a été sollicité par un responsable agricole pour connaître le nombre de quintaux d'olives récoltés et la qualité d'huile produite. Il est important de souligner que les oliviers de la région Nath Idjeur (Bouzguène) et d'Illoula Oumalou se caractérisent par l'âge très avancé des plants et par l'absence de soins adéquats. C'est ce qui explique la faible productivité qui est enregistrée lors des campagnes de récolte. Beaucoup de ces arbres n'ont pas été taillés depuis des décennies : troncs enchevêtrés, hauteur exagérée, des branches ne donnant presque rien ou, à la limite, des olives de petite dimension, des oliviers abandonnés, secs et entourés de ronces et d'arbustes sauvages. Pendant quelques années, les services agricoles de Azazga envoyaient des agents munis de tronçonneuses pour procéder durant des semaines à des tailles et coupes à travers toutes les oliveraies de la région. Cette initiative ne s'est pas poursuivie. Si l'oléiculture a pu être quelque peu redynamisée, c'est grâce à la générosité de la nature. Le retour des fortes précipitations a eu un effet salvateur sur l'olivier. Les potentialités arboricoles auraient connu un meilleur essor si les fonds d'aide institués par l'Etat dans le cadre du Plan national de développement agricole (PNDA) avaient bénéficié aux exploitants. Dans la région de Bouzguène, rares sont les oléiculteurs qui ont bénéficié de l'assistance de l'Etat, notamment pour la confection des cuvettes et l'acquisition d'équipements. Si certains propriétaires d'huilerie ont pu obtenir un peu de financement, il reste que la démarche est perçue comme un parcours du combattant en raison de la multiplicité des intervenants (de commune à la wilaya) et la persistance des réflexes bureaucratiques. Par ailleurs, la région de Bouzguène est confrontée aussi au problème de transformation des olives, même si elle dispose d'une dizaine d'huileries. L'an dernier, plusieurs familles ont attendu plus de trois mois pour faire triturer les olives. Vu les conditions de stockage inappropriées (sacs non aérés), l'attente prolongée entraîne le pourrissement des olives, et donc la dépréciation de la qualité de l'huile extraite. Concernant la commercialisation, le prix de l'huile d'olive se stabilise à travers les années. L'an dernier, elle était vendue à Bouzguène entre 200 et 250 DA le litre pour la production des huileries industrielles et 300 DA pour celle des pressoirs traditionnels.