La saison oléicole dans la région d'Ath Yedjer, comme d'ailleurs celles d'Illoulen Oumalou et d'Ath Ghobri, est caractérisée cette année par une faible production d'olives qui a touché presque toutes les contrées de la wilaya, avec une ampleur rarement égalée. à Bouzeguène, tous les ménages ont eu également l'amer constat d'une production oléicole dérisoire. L'une des causes majeures est principalement la canicule qui a sévi durant la saison estivale, entraînant une sécheresse profonde des sols. Les oliviers ont terriblement souffert avec pour conséquence la chute d'une large partie des fruits et la maturation précoce des olives qui se sont accrochées. Les incendies ont également accentué le déclin de la production avec la destruction de dizaines d'hectares d'oliviers, même si leur régénération n'est pas affectée. Il est très important de souligner que 90% des oliviers de la région d'Ath Yedjer et d'Ath Ghobri se caractérisent par l'âge très avancé des plants et par l'absence de soins. C'est aussi une des raisons qui explique la faible productivité enregistrée. La plupart des arbres plantés par nos ancêtres affichent un état de vieillissement perceptible, avec parfois un pourrissement avancé de la base du tronc. Nombreux sont ceux qui sont abandonnés, sans entretien, sans taille, livrés aux ronces et aux plantes sauvages. En raison du calibre des olives, la récolte est difficile et le rendement en huile est très faible. Une production qui est loin de compenser tous les efforts fournis pour la récolte. Située à l'est de la wilaya de Tizi Ouzou, la région d'Ath Yedjer ne connaît pas cette année une grande mobilisation comme celle vécue lors de l'olivaison de la saison passée. Les mouvements des hommes et des femmes sur les routes menant aux oliveraies sont quasiment rares. La tristesse se lisait sur les visages des femmes qui se posaient déjà des questions sur la gestion de leurs stocks d'huile jusqu'à l'olivaison prochaine, alors que les prix de ce produit essentiel aux ménages kabyles vont certainement connaître une hausse en raison de la faible production d'olives. Pour l'instant, les prix restent au même niveau que la saison passée, soit 600 DA le litre en ce début janvier. Cette situation n'a pas manqué d'influer sur les huileries qui, insuffisamment fournies en olives, tournent au ralenti. Alors qu'elles tournaient H24 la saison dernière, cette année elles ont démarré en retard en attendant de faire le maximum de stock d'olives avant de lancer les moteurs. Pour cette année, les huileries n'ont recruté que quelques jeunes ouvriers. Les huileries constituent une opportunité pour ces jeunes saisonniers recrutés pour des emplois rémunérés pendant près de trois mois. Il faut aussi savoir que le patrimoine oléicole ne cesse de se dégrader au regard du vieillissement qui a atteint quelque 20% des arbres. Le manque de soins a fait que l'arbre ne se renouvelle plus. Des arbres ancestraux, qui ont nourri des générations, se retrouvent aujourd'hui abandonnés avec des troncs creux. Durant les années 1970, les services agricoles d'Azazga envoyaient des agents munis de tronçonneuses pour procéder durant des semaines à des tailles et coupes à travers toutes les oliveraies de la région. Cette initiative ne s'est plus renouvelée depuis des années. Si l'oléiculture a pu être quelque peu redynamisée, elle subsiste encore grâce à la générosité de la nature. C N O Nom Adresse email