L'AIEA a une nouvelle fois enjoint, jeudi, à l'Iran et à la Syrie de lui fournir des informations sur les questions toujours en suspens concernant le programme nucléaire, présumé militaire, de l'un et l'origine de l'uranium non naturel sur un site désertique de l'autre. Dans un rapport qui doit être discuté par le conseil des gouverneurs en mars, l'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA) a, notamment, réfuté les affirmations de Damas selon lesquelles les particules d'uranium trouvées sur le site d'Al Kibar provenaient des missiles tirés par les avions israéliens qui ont détruit les installations en septembre 2007. « L'AIEA estime qu'il y a une très faible probabilité que l'uranium soit apparu du fait de l'utilisation de missiles », a déclaré l'agence onusienne. Concernant l'Iran, l'AIEA a une nouvelle fois dénoncé la poursuite des activités d'enrichissement d'uranium malgré les injonctions du Conseil de sécurité de l'ONU à y mettre un terme. Ainsi, l'agence onusienne n'a pas été en mesure de faire des progrès « substantiels » dans l'enquête qu'elle mène depuis plusieurs années sur d'éventuels aspects militaires du programme nucléaire iranien, dont Téhéran affirme qu'il est strictement civil. « Nous regrettons qu'en raison de l'absence continue de coopération de la part de l'Iran sur les questions encore en suspens et la matière à inquiétudes sur les éventuelles dimensions militaires du programme nucléaire iranien, l'agence n'ait pas été en mesure de faire des progrès substantiels sur ces points », indique-t-elle dans son rapport. L'ambassadeur iranien auprès de l'AIEA, Ali Asghar Soltanieh, a estimé que ce rapport ne comportait « rien de nouveau ». « L'Iran coopèrera pleinement avec l'AIEA, mais dans le cadre du Traité de non-prolifération et de ses engagements légaux. Rien ne sera fait en dehors de ces engagements et il n'y a pas de raison d'avoir de telles demandes », a-t-il déclaré de Vienne. « Nous attendons de l'AIEA et de son chef (...) qu'ils déclarent les inspections ‘‘normales'' et mettent un terme aux discussions répétitives au sein du conseil des gouverneurs », a ajouté M. Soltanieh. Lors d'une conférence, le 17 février dernier à Paris, le directeur général de l'agence, l'Egyptien Mohamed El Baradei, s'était déclaré convaincu que l'Iran cherchait à acquérir la technologie permettant d'accéder à l'arme atomique, mais il s'était montré plus réservé sur la question de savoir si Téhéran voulait la fabriquer concrètement. Un drone iranien Les chercheurs iraniens viennent de concevoir un drone d'une portée de 1000 km, a déclaré le vice-ministre iranien de la Défense, Ahmad Vahidi. Sans donner plus de détails, M. Vahidi a juste salué un « acquis important » des chercheurs iraniens. Des responsables militaires iraniens ont annoncé à maintes reprises la conception en cours d'armements ultrasophistiqués. En août 2008, le ministre iranien de la Défense, Mostafa Mohammad Najjar, dévoilait le développement d'une vedette discrète et d'un appareil sous-marin sans pilote, tandis que le chef des gardiens de la révolution, Mohammad Ali Jafari, se félicitait de la création d'une arme sans équivalent pour la guerre navale.