L'Agence internationale de l'énergie atomique enquête sur le nucléaire en Syrie. C'est un allié de l'Iran qui est visé par cette procédure. Des inspecteurs de l'Agence internationale de l'énergie atomique se sont rendus mardi dernier en Syrie sur le site d'un réacteur nucléaire de recherche à Damas à la recherche de détails sur l'origine des traces d'uranium qui y ont été trouvées, selon un porte-parole de l'Aiea. Dans son dernier rapport concernant la Syrie, adressé aux Etats membres de l'organisation onusienne, l'Aiea a indiqué que les explications fournies par Damas n'avaient pas été convaincantes. Elle a ainsi décidé de procéder à une nouvelle inspection du réacteur en question mardi dernier pour vérifier les explications syriennes, selon un rapport confidentiel. Le réacteur Mnsr (Miniature Neutron Source Reactor) est déjà sous surveillance de l'agence qui effectue régulièrement des inspections sur son site conformément aux systèmes des garanties de l'Aiea. Cependant des échantillons qui avaient été prélevés en août 2008 sur ce réacteur avaient confirmé la présence de particules d'uranium naturel anthropique d'un type qui ne fait pas partie de l'inventaire nucléaire syrien déclaré auprès de l'agence. Et le résultat de l'examen des échantillons par l'Aiea ne vient pas confirmer les explications précédentes de la Syrie sur l'origine et la présence de ces particules, selon le rapport. L'Agence a indiqué, selon ce document, qu'elle enquêtait sur les explications fournies par la Syrie et qu'à cette fin elle envoyait une nouvelle mission d'inspection à Damas le 17 novembre dernier. La découverte de ces traces d'uranium sur le site du réacteur de recherche de Damas avait créé la surprise car l'Aiea enquête déjà depuis plusieurs mois sur des soupçons de construction secrète d'un réacteur non-déclaré dans le désert jusqu'à la démolition du site en septembre 2007 par l'aviation israélienne. Des traces d'uranium avaient aussi été trouvées sur ce site et l'Aiea essaie d'établir s'il y a un lien entre ce site de Dair Alzour et le réacteur Mnsr. Dans le cas de Dair Alzour, l'agence onusienne a plus ou moins exclu la théorie syrienne selon laquelle l'uranium trouvé proviendrait des bombes israéliennes qui ont été larguées sur le site en 2007. De même, le dernier rapport indique que les inspecteurs nourrissent des doutes similaires quant aux explications syriennes sur la provenance des traces d'uranium sur le site du Mnsr. Lors d'une réunion début novembre la Syrie a identifié d'autres sources possibles de particules d'uranium naturel anthropique incluant le yellowcake (poudre d'uranium concentré) fabriquée dans le pays, selon le rapport. Mais les échantillons supplémentaires prélevés en juillet sur le site du Mnsr par les inspecteurs de l'agence n'ont pas permis de confirmer les explications syriennes. Aussi l'agence a-t-elle demandé une rencontre avec les autorités syriennes afin d'approfondir le sujet tout en notant qu'aucun progrès n'a été réalisé depuis le dernier rapport d'août pour clarifier les questions toujours sans réponses. L'Aiea regrette l'absence de coopération de Damas ainsi que l'absence d'information et d'accès qui lui permettrait de confirmer les dires de la Syrie sur le caractère non nucléaire de la construction démolie sur le site de Dair Alzour. Damas, de son côté, estime que comme Dair Alzour sert de base militaire, le gouvernement n'est pas obligé de fournir des informations supplémentaires sur ce site.