Réaction L'Iran, visiblement déconcerté par les accusations de l?Agence internationale atomique (Aiea), a enjoint cette dernière d?aller chercher ailleurs. Les Iraniens sont accusés de détenir de l?uranium enrichi. Devant l?insistance de l?Aiea qui revenait à chaque fois à la charge pour demander des justifications, l?Iran a indiqué ce matin qu'il n'avait plus d'autres explications à fournir aux traces d'uranium hautement enrichies découvertes chez lui. Il a conseillé à l'agence de sûreté nucléaire de l'Onu d?aller, à présent, chercher dans «un pays tiers», d'où elles proviennent selon lui. «Nous n'avons plus rien à ajouter, c'est le pays tiers qui devrait coopérer avec l'Agence internationale de l'énergie atomique», a déclaré devant la presse le porte-parole des Affaires étrangères, Hamid Reza Assefi. Le pays des mollahs se trouve dans la ligne de mire des Etats-Unis qui l?a inclus dans son fameux axe du mal et pour qui il fait figure d?Etat voyou. L'Aiea soupçonne l?Iran de mener secrètement un programme pour se doter de l'arme atomique après avoir décelé depuis un an sur trois sites nucléaires iraniens des traces d'uranium enrichi à des taux supérieurs aux nécessités civiles. Ces découvertes entretiennent la suspicion qui pèse sur la République islamique considérée comme étant un mauvais élève dans la coopération internationale dans ce domaine. Téhéran assure que ces contaminations sont entrées en Iran avec des pièces de centrifugeuses achetées à l'étranger, via des intermédiaires, pour les besoins de son programme nucléaire civil. Les Iraniens rejettent donc la balle sur leurs fournisseurs et envoient par là même leurs accusateurs sur les roses en leur proposant d?aller voir ailleurs. «Ces contaminations proviennent de pièces importées, et c'est le pays tiers qui devrait coopérer», a réaffirmé M. Assefi, sans une nouvelle fois, citer le pays en question. Mais les regards se sont tout de suite tournés vers le Pakistan, pays mitoyen à l?Iran. L'Aiea soupçonne en premier lieu ce pays. Dans son nouveau rapport, l'agence persiste et signe et demande de nouvelles explications à l?Iran estimant que les informations fournies par ce pays et les discussions avec l'Etat en question, n?étaient pas suffisantes pour conclure que ces contaminations proviennent effectivement du pays de Pervez Musharaf, et qu'il lui faut continuer à «étudier» d'autres explications. Ce qui signifie qu'elle refuse d'exclure que l'Iran a enrichi de l'uranium ou acheté à l'étranger de l'uranium hautement enrichi. Devant cette réaction, l?Iran, décontenancé, a exprimé le v?u de ne plus avoir affaire à l?Aiea.