Mémoire d'exil», «Le bannissement», «La déportation des Mokrani, des Ahedad, des Ou Kaci, des Hachem, des Beni Yaâla, des Beni Abbès, des Ounougha, des Aïfa et autres leaders et combattants, en Nouvelle-Calédonie, en Tunisie, en Libye, à Cayenne, en Syrie et en Egypte, suite à la répression terrible» et «Les procès iniques et les lois scélérates du séquestre de 1872-1873», ont été les thèmes principaux de l'émission. Un plateau fut ensuite programmé avec le président et des membres de l'association Mokrani, où des témoignages, des documents et des objets historiques furent présentés pour évoquer les conditions de cette déportation. Partis, enchaînés dans les cales du Calvados après une escale de trois mois dans la prison de Nantes, Boumezrag, El Mokrani, Cheikh Aziz Ahedad et leurs compagnons d'infortune, après 5 mois de haute mer, accostèrent sur les rivages des antipodes presque morts…Beaucoup de captifs algériens n'ont pas pu supporter l'horreur du voyage et périrent loin du soleil d'Algérie… Ils furent jetés à la mer. Le territoire de Nouvelle-Calédonie, découvert par Cook en 1850, était alors une possession française. C'était une île vierge habitée par des Kanaks et transformée en bagne du pacifique Sud pour accueillir les insurgés algériens et les communards français.Les moudjahidine algériens et leurs codétenus ont connu dans ce bagne polynésien les pires sévices et les pires humiliations de la part des autorités pénitentiaires de l'île. Les témoignages épistolaires de Louise Michel, alors déportée, et de ses camarades de la commune de Paris, ont décrit avec forte émotion le supplice et la nostalgie de ces cavaliers maghrébins fiers et libres, arrachés à leurs terres pour être jetés dans ces contrées inhospitalières, et dans le dernier cercle de cet enfer tropical. Quelques années passèrent, et malgré les mesures d'amnistie octroyées à tous les bagnards, les Algériens n'ont jamais pu obtenir l'autorisation de quitter l'île. Relégués et condamnés au désespoir de ne jamais revoir leur patrie, certains, comme cheikh Aziz, réussirent à s'enfuir en Australie et à regagner le Hedjaz. Les autres ont fini par mourir de maladie et de désespoir, non sans laisser une descendance qui vit jusqu'à ce jour dans l'île. Boumezrag, après trente ans de bagne et de relégation, a fini par obtenir le droit de revenir dans son pays en 1904. Son retour a été l'occasion de grandes retrouvailles avec le sol algérien. Il mourut en 1905 et avec lui prit fin cette longue saga de la déportation calédonienne.