Avant même l'expiration du délai de souscription à l'emprunt obligataire lancé par le groupe Daewoo Algérie hôtellerie, loisirs et immobilier (Dahli), de nombreux observateurs évoquent déjà un échec cuisant de cette opération. Les rumeurs vont bon train sur le montant levé jusqu'à présent. Certaines sources assurent qu'il ne dépasse par le milliard de dinars sur les 8,3 milliards escomptés pour financer le projet Alger Médina comprenant un port de plaisance, deux hôtels-appartements ainsi qu'un parc aquatique. Des informations qui restent cependant à confirmer. Pourtant, le groupe a bénéficié d'une prorogation du délai de souscription de deux semaines. La clôture de l'opération était initialement prévue pour le 12 février dernier, mais elle a été repoussée à jeudi prochain. Le président du groupe Dahli, Abdelouahab Rahim, n'a pas manqué, lors de l'une de ses sorties médiatiques, d'accuser les banques de tourner le dos à ses investissements. Les réticences des institutions financières laissent perplexes étant donné qu'elles s'étaient montrées promptes à répondre à l'emprunt obligataire lancé par le groupe privé Cevital, qui avait rencontré un franc succès. Le groupe Dahli espérait bénéficier de la même manne. D'autant plus qu'il a présenté des garanties qui ne sont pas des moindres. Il s'agit en effet de l'hypothèque sur l'hôtel Hilton et la tour Algeria Business Center dont la valeur globale dépasserait les 23 milliards de dinars, selon la notice d'information fournie par le groupe Dahli à la Commission d'organisation et de surveillance des opérations de Bourse (Cosob) qui l'a publiée sur son site web. Les deux infrastructures couvriraient 176% du montant maximal de l'emprunt. Cela ne semble pas avoir convaincu les institutions financières. Il faut reconnaître aussi que le contexte ne s'y prête pas, en ces temps de crise financière internationale où la prudence est de rigueur. Les banques ont, en effet, déjà fait confiance à cet opérateur économique par le passé. Le groupe Dahli a contracté des crédits bancaires entre 2000 et 2006 auprès de deux banques locales, totalisant plus de 4 milliards de dinars aux taux de 5% et 6% et d'une durée de 7, 10, ou 20 ans, auxquels s'ajoutent 4,4 milliards de dinars dont il a bénéficié en décembre 2005. Il a remboursé plus de la moitié de ces prêts. Dans la même notice d'information, on apprend que le groupe est en litige avec la société chinoise qui a réalisé la tour ABC au sujet de factures impayées. « Le groupe Dahli a introduit des réserves sur des malfaçons dans la réalisation de la tour ABC sur la base du rapport d'évaluation des travaux établi par Veritas, un cabinet d'expertise spécialisé, adressé à la société chinoise. Celle-ci a reconnu les malfaçons constatées mais n'a toujours pas donné suite aux réserves contenues dans le rapport d'expertise. La SPA Dahli a ainsi retenu des factures qu'elle n'a pas payées et qu'elle est prête à honorer dès le règlement du litige », peut-on lire sur la notice d'information. Ce contentieux a priori sans grande incidence sur la situation financière du groupe reste, cependant, une tache noire dans le dossier de cette SPA.