Après l'échec de l'emprunt obligataire grand public Daewoo Algérie hôtellerie loisirs et immobilier (DAHLI) qui n'a levé que 2,36 milliards de dinars sur les 8,3 milliards émis sur le marché des obligations, que vont devenir le projet immobilier AlgerMedina et son médiatique investisseur Abdelouaheb Rahim ? Deux options sont possibles. Soit le projet sera réduit à une sorte d'Alger Médinette, avec seulement deux tours de bureaux, une marina, un centre aquatique et un hypermarché. Soit Dahli pourra faire appel à des financements étrangers privés. Mais en ces temps de crise économique mondiale, où les investissements immobiliers connaissent une récession spectaculaire à travers le monde, et que les plus grands groupes immobiliers ont cessé tout projet, cette seconde solution est-elle envisageable ? En particulier après cet échec où même les banques algériennes ont refusé de souscrire. Selon les banquiers que nous avons contactés et qui ont souhaité garder l'anonymat, Abdelouaheb Rahim a fait appel à seulement quelques banques. De plus, il s'agissait de contrats de prestation, ce qui n'obligeait nullement les banques à souscrire à l'emprunt. Par ailleurs, le groupe Dahli n'affichait pas une santé financière suffisamment solide pour séduire les investisseurs. Résultat : non seulement Abdelouaheb Rahim va devoir revoir ses ambitions à la baisse, mais il devra aussi trouver une solution pour rembourser ses dettes, qui s'élèvent à 4 milliards de dinars. S'il n'y parvient pas, il devra se faire du souci pour l'hôtel Hilton et la tour d'affaires ABC, estimés à plus de 23 milliards de dinars, mis en hypothèque dans le cadre de l'emprunt obligataire. Sombre avenir pour AlgerMedina… A moins que les pouvoirs publics n'interviennent comme le souhaite l'initiateur de l'Union nationale des investisseurs. Rappel C'était presque trop beau pour être vrai… Le projet AlgerMedina – à Mohammadia, 1,5 km du Hilton jusqu'à oued El Harrach – porté par le groupe Dahli, qui prévoyait un hypermarché et une grande galerie commerciale, un parc aquatique, un supermarché pour l'équipement de la maison, un palais des congrès…, a perdu de sa crédibilité. Après le désistement de Carrefour le mois dernier, ni les road shows ni les conférences de presse n'auront suffi à convaincre les banques et les investisseurs de s'aventurer dans AlgerMedina. Il s'agissait du premier emprunt obligataire grand public émanant d'un privé.