Bella Mohamed dit Houma, coiffeur de profession, a tiré, il y a quelques jours, sa révérence. Né en 1930 à Aïn Béïda, le défunt avait adhéré, dès l'âge de 17 ans, au MTLD et au PPA. Juste après les cours du primaire, il avait préféré exercer le métier de coiffeur, un métier qui lui avait permis d'entrer en contact et de connaître les nationalistes de la région, comme Hadj Zinaï Belgacem, Abbès Laghrour, Benbaâli Hamou, Zaoui Abdelmadjid et tant d'autres fils de la région. D'ailleurs, c'est dans son salon de coiffure qu'avaient lieu les contacts entre les nationalistes de la première heure. Son frère Ali, son cadet de deux ou trois ans, nous apprend que Houma avait été arrêté par les autorités françaises, juste au moment du déclenchement de la Révolution armée, soit le 1er Novembre 1954. Après la prison, il avait été mis en résidence surveillée. Les services de police qui le tenaient à l'œil ne manquaient aucune occasion pour lui dresser des P.V et des contraventions pour, soi-disant, un mauvais entretien des alentours de son salon. Ali, son cadet, l'un des premiers instituteurs de la ville de Aïn Béïda, nous apprendra que Houma avait pris part au congrès d'Hornu en Belgique, et ce durant le mois de juillet 1954, soit trois mois avant le début de la Révolution. Pour échapper aux persécutions et autres provocations de la police, il avait fini par s'établir en France et trouvé du travail chez Michelin. Jusqu'à la fin de sa vie, Bella Mohamed avait fait montre de discrétion et de modestie. Il rejoint ainsi ses anciens amis, tous des chahids, comme Zaoui Abdelmadjid, Benbaâli Hamou, Khamri Rachid, Hihi El Mekki et Saïdi Djemoï.