De nationalité syrienne, Djihad Khoder cumule plusieurs années d'expérience dans le domaine de la coiffure. Agé à peine de 29 ans, l'homme semble connaître tous les rouages et les astuces du métier. Pour ainsi dire, l'univers de la coiffure n'a aucun secret pour lui. Pendant que ses camarades jouaient au ballon, Djihad, petit, aimait par-dessus tout jouer avec les couleurs, dessiner et reproduire sa propre vision du monde, comme tout artiste. Il savait pertinemment qu'un jour où l'autre, il éprouverait son talent sur des modèles « vivants » en coiffant et en décoiffant selon les tendances. « Il était difficile à l'époque, confie-t-il, de faire admettre à ses parents qu'il embrasserait une carrière dans la coiffure. Cela ne semblait pas réaliste de choisir les fluctuations de l'inspiration pour gagner sa vie. » Djihad était entouré d'amis qui exerçaient déjà ce métier. Les différents salons de coiffure étaient devenus incontournables pour lui. Entre une partie de rigolade et une discussion sérieuse entre copains, il prenait le soin de mémoriser les mouvements de ces amis coiffeurs, affairés la plupart du temps sur la tête d'un client. Pour perfectionner ce don, Djihad s'inscrit, à l'âge de treize ans, dans une école de coiffure et d'esthétique. Il parcourut ainsi, durant deux ans, le chemin nécessaire pour devenirun coloriste passionné à part entière. Après sa formation, ayant acquis ainsi une certaine sécurité, un métier technique qui peut s'exercer en toutes circonstances, il intègre un salon de coiffure pendant quatre ans. En 1998, il décide d'élargir ses horizons en s'installant en Turquie. Il confie que dans ce pays, il a appris les techniques des mèches. Pour parfaire davantage ses connaissances, il s'installe, en 2001, au Liban, où il aura le privilège de se familiariser avec le maquillage, les chignons et les coiffures de soirée. En 2004, il retourne dans son pays natal, avec, dans ses bagages, les dernières techniques en vogue. « Mes différents voyages ont non seulement été bénéfiques pour mon métier pur, mais l'approche de toute société est un enseignement indispensable à l'exercice d'une profession basée sur l'esthétique, l'apparence et leurs représentations multiples », dit-il. Quatre mois plus tard, il est sollicité pour un contrat de travail dans un salon de coiffure en Algérie : une invitation qu'il ne déclinera pas. Il reprend l'avion, confiant et heureux de faire connaissance avec une clientèle fort exigeante. Sa réputation est telle qu'il est sollicité par une école privée de coiffure et d'esthétique Main d'or pour des cours de perfectionnements. Des cours qu'ils continue d'assurer jusqu'à présent. Mieux encore, il révèle, que les intéressés, qui ne pourront pas se déplacer au niveau de cette école, pourront, prochainement, suivre ses cours sur un CD-Rom. Djihad se considère comme un spécialiste des extensions des cheveux. Il lance sur un ton connaisseur que cette technique demande de la patience et de la précision. En effet, les quatre méthodes proposées, à savoir le tissage, la capsule, les clips et la colle, demandent beaucoup de temps, du recul, et un regard aigu et expérimenté. « Les Algériennes, dit-il, sont au top de la mode. Elles sont à l'affût de mode. » Il regrette, cependant, que certaines femmes n'aient aucune notion des colorations. Les mélanges s'effectuent anarchiquement au gré des humeurs et des marques. Quand Djihad parle de son métier, il affirme qu'il est un marginal issu de cette « branche » technique de la coiffure basée sur une approche purement visuelle. Djihad voudrait conquérir d'autres espaces de coiffure en Algérie. Il compte, d'ici peu, ouvrir un salon à Annaba. Comme quoi l'amour du métier engendre des projets ambitieux.