Samedi après-midi, à l'issue d'une longue réunion entre le directeur du centre et les étudiants protestataires, la fin de la grève a été annoncée par les organisations estudiantines. El Tarf. De notre bureau Une décision accueillie avec soulagement car la fermeture des accès aux campus commençait sérieusement à peser sur le moral de toute la communauté en pleine période d'examens. Communauté qui ne soutient pas systématiquement le mouvement de protestation des résidents des cités. Le directeur du centre universitaire a réussi à rétablir le calme en trouvant un consensus entre des clans qui s'affrontent par étudiants interposés, organisations et même des tribus. Les représentants des étudiants ont été, en effet, informés que les 3 victimes de l'incendie, dans la chambre de la cité des 500, sont convenablement prises en charge et qu'elles seront évacuées, dès dimanche, par avion, vers les centres spécialisés d'Alger et de Douéra (Blida). Ceci, pour mettre fin aux rumeurs de laxisme de l'hôpital d'El Tarf qu'on a délibérément fait courir pour attiser la contestation et les scènes de violence. Le même jour, doit arriver à El Tarf, comme souhaité par les étudiants, la commission d'enquête ministérielle qui doit faire la lumière sur les conditions de l'accident et la situation dans les cités. Quant aux étudiants interpellés lors d'affrontements avec les services de sécurité, le directeur du centre universitaire a promis de faire jouer tout son poids pour obtenir la clémence du tribunal mais que ceci ne sera possible que s'il n'y a plus de griefs à l'encontre des universitaires qui sont, à tort bien entendu, désignés par la population excédée comme des semeurs de désordre. Cependant, une minorité semble curieusement être revenue sur la décision à la suite d'une autre réunion dans la soirée avec le directeur des œuvres universitaires. En effet, le lendemain, dimanche, l'accès aux campus est encore bloqué par une poignée d'irréductibles dont on ne comprend plus les motivations et qui opposent une rhétorique intransigeante à toute proposition de discussion. Pour bon nombre d'observateurs, ces étudiants, la plupart fantômes, dont la majorité ne brille pas par son assiduité et ses résultats, sont manipulés par les clans locaux qui s'affrontent pour déstabiliser la nouvelle direction du centre universitaire en mettant à profit la protestation à la limite acceptable qui a suivi l'incendie. Hier, à l'hôpital d'El Tarf, les familles des victimes de l'incendie venues de Bir El Ater (Tébessa) nous ont affirmé que leurs enfants ne se sont jamais plaints, au contraire ont-ils souligné, des soins leur sont prodigués à l'hôpital d'El Tarf. Le directeur du centre universitaire a remis en leur présence les billets d'avion pour les malades.