L'attribution des 450 logements socio-locatifs, situés sur les hauteurs de la ville de Guelma et gérés par l'office de promotion et gestion immobilière (OPGI), aura probablement lieu à l'occasion de la visite du président Abdelaziz Bouteflika. Sur ce coup, les urbanistes et architectes n'ont pas fait dans le banal. « Elle est belle cette cité, mais nous craignons le pire, une fois les locataires installés », avouera un employé de l'OPGI lors de notre visite à la cité des 450 logements. En effet, les immeubles flambant neufs, dressés de part et d'autre dans une vaste esplanade en cascade avec, en prime, un jet d'eau, un petit amphithéâtre de plein air et espaces gazonnés nous laissent un moment rêveurs. Du côté des immeubles, les heureux attributaires se verront octroyer des F2 et F3, dont la surface habitable varie entre 63 et 66 m2. « Et il y a même une boîte aux lettres pour chaque locataire », ajoutera notre guide. Mais nous sommes vite rattrapés par la dure réalité de l'incivilité et la résignation du gérant OPGI. Une rose au milieu des ronces. En effet, à quelques mètres de ce site, les 140 logements socio-locatifs, distribués il y a quelques années déjà, sont dans un piteux état. Le contraste est flagrant : routes défoncées, bouches et regards d'égouts à ciel ouvert, poubelles et immondices jonchant les trottoirs. Les immeubles ont été, avec le temps, défigurés par les « barreaudages » des fenêtres et balcons et les paraboles ont poussé comme des champignons. Est-ce le sort réservé au site des 450 logements ? Personne n'a pu nous répondre au niveau de la direction de l'OPGI. Cependant, une équipe pluridisciplinaire de l'OPGI à Guelma, nous dit-on, composée d'une juriste, une sociologue, une psychologue et un chef de section, opérationnelle depuis l'année 2004, a la lourde tâche de faire du porte-à-porte pour sensibiliser propriétaires et locataires des immeubles gérés par cet office. En effet, le décret n° 83-666 du 12 novembre 1983 fixant les règles relatives à la copropriété et à la gestion des immeubles collectifs en est le cheval de bataille. Mais visiblement, locataires et propriétaires ne feraient pas le distinguo entre parties privatives et communes dans leurs immeubles. Ainsi, à titre informatif, le fait qu'un propriétaire ou locataire installe son antenne parabolique sur la terrasse, non accessible, de son immeuble constitue une infraction en soi, au même titre que l'installation d'un réservoir d'eau, car cette partie est commune à tous, que ce soit pour les propriétaires ou les locataires. Notons, enfin, que l'OPGI de Guelma gère un parc immobilier total de quelque 21 000 unités, dont 17 171 logements socio-locatifs et 3 800 autres acquis en toute propriété.