A quelques semaines du début de la campagne électorale pour la présidentielle du 9 avril 2009, le président Abdelaziz Bouteflika redouble ses sorties sur le terrain. Oran. De notre envoyé spécial Après sa tournée blidéenne, le chef de l'Etat reprend le chemin de l'Ouest du pays. Il est en effet attendu demain à Oran, pour une visite d'une journée qui intervient un peu plus de deux mois après celle effectuée en décembre 2008 à l'occasion de la tenue du sommet de l'OPEP. Ainsi, le chef de l'Etat a décidé, cette fois-ci, de fêter à l'extérieur de la capitale le 38e anniversaire de la nationalisation des hydrocarbures, le 24 février 1971. Outre les inévitables scènes de liesse et quelques infimes inaugurations, sa virée oranaise sera essentiellement marquée par un discours qu'il devrait prononcer, selon une source présidentielle (le programme n'étant pas encore rendu public), à Arzew, cette petite commune devenue économiquement importante grâce à son port industriel et à ses complexes de pétrochimie. Se lançant depuis le 13 février dans une pré-campagne qui ne dit pas son nom, le chef de l'Etat va certainement tenter, comme il l'a déjà fait à Blida à l'occasion de la journée nationale du Chahid, de mettre à profit cette date-symbole du patriotisme et du nationalisme algérien. Ce serait également l'occasion pour lui de jauger sa popularité et de jeter des fleurs aux millions de travailleurs en vue de grossir les rangs de ses « supporters ». Il tentera d'attirer l'attention des Oranais qui semblent être beaucoup plus préoccupés par leurs interminables soucis quotidiens que par les cortèges de campagne d'une élection présidentielle au résultat déjà connu. Rien qu'en arpentant les rues et ruelles de cette ville, l'on constate l'indifférence des gens qui semblent avoir perdu toute confiance en la chose politique. « Bouteflika sera mardi à Oran ? Je ne le savais pas. Mais de toute manière ça ne me regarde pas », nous lâche ce quinquagénaire vendeur de pièces de rechange de véhicules. Hormis les fanions, les drapeaux et quelques façades d'immeubles qui retrouvent leur éclat d'antan, rien ne renseigne sur la visite du premier magistrat du pays. Oran est considéré comme l'un des premiers « réservoirs » électoraux du pays, mais il compte, en revanche, beaucoup d'abstentionnistes ou « mal inscrits », comme les qualifie le ministre de l'Intérieur Noureddine Yazid Zerhouni. Lors de cette visite d'une journée, le chef de l'Etat va immanquablement distribuer une enveloppe financière supplémentaire de quelques milliards de dinars qui sera officiellement destinée à la « poursuite du développement » de la région. Il reste à savoir si celui qui s'apprête à briguer un troisième mandat prendra le temps de tendre l'oreille aux innombrables problèmes et requêtes de la population locale. A commencer par les logements et les locaux commerciaux autour desquels il y a beaucoup de tension.