L'alliance présidentielle veille sur la réussite de cette étape. Après sa dernière sortie sérieusement compromise par les émeutiers dans la wilaya de Ouargla, le président de la République reprend le train de sa tournée à l'intérieur du pays. Aujourd'hui, ce sera au tour d'El Oued d'accueillir le président-candidat, venu officiellement dans le cadre d'une visite d'inspection et de travail. «Nous avons préparé cette visite dans le calme et la sérénité. Nous ferons tout pour réserver le meilleur accueil au président», nous a déclaré un élu local, acquis à la tendance redressement du FLN. En d'autres termes, tous les moyens sont déployés dans cette wilaya pour effacer des mémoires la visite ratée de Bouteflika dans l'Oasis du Sud. L'alliance présidentielle, représentée par les élus locaux issus du mouvement de redresseurs du FLN et du MSP, est à pied d'oeuvre depuis plusieurs semaines, nous dit-on, pour réussir cet événement. Les partisans du chef de l'Etat n'ont pas lésiné sur les moyens pour s'assurer la mobilisation des citoyens, notamment par le biais des comités de soutien à la candidature de Bouteflika. Les zaouïas, avec à leur tête, El Tidjania, se sont mises de la partie pour assurer la bénédiction de la ville. Il faut dire que cette visite a plongé la wilaya dans une ambiance de campagne électorale, à cette différence près, qu'elle est exclusivement consacrée à un seul candidat. C'est d'ailleurs ce que laissent croire les banderoles souhaitant un «deuxième mandat au président». Mais, au-delà de ce décor de fête implanté pour les besoins de la visite présidentielle, il est à noter que le spectre de la contestation se profile à l'horizon. Les citoyens d'El Oued crient, à l'image de ceux de Ouargla, à l'exclusion et à la ségrégation. «En dépit du taux élevé du chômage dans la wilaya, les autorités préfèrent recourir à la main-d'oeuvre étrangère», précise un jeune. Et un autre de l'interrompre: «Ecrivez aussi qu'au moment où les autorités parlent de crise de logement, cette main-d'oeuvre qui n'est que de passage dans cette wilaya, a bénéficié de logements et ce, au détriment des citoyens.» «Toute chose à ses limites, la patience aussi», ajoute-t-il. Une déclaration qui prend les allures d'une menace pointant du doigt le wali qui «n'a rien fait de concret pour la ville depuis sa désignation». Notons que ce dernier, installé juste après la première visite de Bouteflika en 2001, a été l'objet d'une révocation par Bouteflika, lorsqu'il était à la tête de la wilaya d'Oum El Bouaghi. «El Oued refuse de sombrer dans la manipulation et la population exprimera son opinion à travers le vote, le 8 avril prochain. El Oued n'est pas Ouargla», nous dira un élu du MSP, un parti fortement implanté dans la région et qui constitue un fief important pour l'ex-parti unique. De notre envoyée spéciale