A moins de dix-huit mois de la présidentielle de 2009, Belkhadem troque la campagne de proximité pour la révision de la Constitution. En déplacement depuis hier, à Sour El Ghozlane et à Tablat, dans le cadre de la campagne électorale pour les élections locales du 29 novembre, le secrétaire général de l'instance exécutive du FLN, Abdelaziz Belkhadem, a donné le «la» de la campagne électorale pour un troisième mandat du président Bouteflika. «Nous n'avons rien à cacher quant à nos choix politiques. Nous sommes pour la réconciliation nationale et pour la révision de la Constitution à même de permettre un troisième mandat au président Bouteflika», a déclaré M.Belkadem hier, à Tablat, où il a entamé la première halte de sa campagne électorale. A Sour El Ghozlane, il a évoqué la même revendication lors d'un meeting populaire: «Oui à un troisième mandat pour Bouteflika», a-t-il entonné, rappelant que «c'est grâce à l'un des fils du FLN que la paix est revenue en Algérie. Nous devons lui renouveler notre confiance». Pour M.Belkhadem, le programme quinquennal élaboré par le chef de l'Etat «répond parfaitement aux attentes et aux aspirations des populations». Il cite, à ce propos, le programme ambitieux des Hauts-Plateaux. Durant trois jours, le patron du vieux parti sillonnera plusieurs régions du pays dans le cadre de cette campagne électorale. Au programme, des rencontres de proximité et un meeting régional. Une douzaine de stations sont retenues. Parmi les wilayas prévues, on citera Ouargla, Ghardaïa, Laghouat, Djelfa et Médéa. Le seul meeting régional qu'il animera aura lieu à Ouargla. Vraisemblablement, c'est sur le programme du président que M.Belkhadem axera sa campagne électorale. A moins de dix-huit mois de la présidentielle, le sujet de la révision constitutionnelle est relancé de plus belle. Abdelaziz Belkhadem troque ainsi la campagne de proximité pour la révision de la Constitution. A entendre discourir le secrétaire général de l'instance exécutive du FLN, lors de cette première sortie sur le terrain, on croirait qu'il s'est trompé de campagne. Pour les détracteurs habituels de Abdelaziz Belkhadem, ce discours «en total déphasage avec la campagne de proximité que s'est assignée le FLN n' est autre qu'un appel au secours de Belkhadem lancé au président». Depuis quelques mois, le parti majoritaire subit des remous et une contestation généralisée au niveau de toutes les kasmas, laquelle s'est soldée par des sit-in devant le siège national du parti à Hydra. Les griefs retenus par les contestataires contre l'instance exécutive se résument à la manière «non démocratique» de l'établissement des listes électorales pour les élections du 29 novembre prochain. Mais ce n'est pas de cette oreille que Belkhadem entend cette contestation. Ignorée dans un premier temps alors qu'il déclare qu'«il n'y a pas de crise au FLN», il la positive dans un second temps en soutenant que «cette contestation constitue une preuve de vivacité et d'expression démocratique au sein même du FLN». Cela étant, Abdelaziz Belkhadem prend tout le monde de vitesse puisqu'il inscrit le combat de son parti dans le ralliement au projet de révision constitutionnelle, un sujet «ressassé» depuis maintenant deux années. Depuis quelques jours, le dossier semble connaître une accélération, notamment avec la dernière déclaration du chef de l'Etat lors de l'entretien qu'il a accordé à l'Agence italienne d'information: «(...) Je souligne tout de même mon attachement au respect en toutes circonstances de la souveraineté du peuple algérien et des modalités démocratiques par lesquelles elle doit s'exprimer.» Une déclaration différemment interprétée par les observateurs de la scène politique. Du reste, c'est l'une des rares fois où le chef de l'Etat s'exprime sur ce sujet depuis qu'il a été lancé par Abdelaziz Belkhadem, il y a de cela deux années.