Cette année, l'événement se distingue par le lancement de la Semaine de la mode by Caftan. Au programme : une vingtaine de défilés individuels sur quatre jours. Les deux premiers jours seront réservés aux défilés de présélection de nouveaux talents où, 11 jeunes créateurs seront choisis parmi plus de 60 candidats. Ensuite, le jury sélectionnera les 5 candidats qui auront le privilège de défiler pour Caftan 2005. Les 27 et 28 avril, les grands noms de la mode marocaine présenteront au public leurs dernières collections de prêt-à-porter, sous le signe de «Marrocan touch». On retrouvera plusieurs noms déjà connus, notamment Fadela Berrada, Mohamed Lakhdar, Karim Tassi, Najia Abbadi et Emanuelle Duqué. Cette 6e édition de Caftan sera également marquée par une nouvelle catégorie : «Les créateurs artisans», où 5 stylistes (Paul Fayne, Dahab Benaboud, Karima El Alaoui, Ihssan Ghilaine et Batoul Cain Allah) s'affronteront autour du thème de l'artisanat marocain. Le show final est réservé pour la fin. Le 30 au soir, 8 stylistes confirmés se feront concurrence avec leurs dernières créations : Najia Abbadi, Nabil Dahani, Samira Haddouchi, Mohamed Lakhdar, Zineb Souissi et Achraf Makoudui (prix du Jeune talent 2004). Et la Saoudienne Fadwa Al Hamed (seule professionnelle étrangère à participer cette année) ainsi que les 5 jeunes talents choisis par le jury. Les organisateurs, Femmes du Maroc, qui parrainent la lutte contre l'analphabétisme des jeunes filles rurales, verseront tous les bénéfices de cet événement au Comité de soutien pour la scolarisation des filles rurales (CSSF). Il change et inspire l'Occident Il est bien révolu le temps où le caftan se devait d'être ample, de masquer les rondeurs féminines. Ce costume quasiment immuable pendant une éternité s'est assoupli, allégé, modernisé. Des stylistes ont osé franchir le pas et bousculer les préjugés. Façonné au gré de l'humeur, du talent et du don des créateurs, il met en valeur, aujourd'hui, la féminité. Le décolleté, les superpositions, les transparences ou encore les matières fluides ont commencé doucement à faire partie intégrante d'un vêtement sublime. Il s'entrouvre et laisse paraître les jambes. Le dos se découvre. Il permet à la femme de se déplacer avec aisance et elle devient synonyme de liberté. Aussi, devient-il moins ample, au risque d'être confondu avec une robe. Mousseline, satin duchesse, soie, taffetas et organza épousent le corps et lui donnent de la grâce. Le fameux T, jugé indépassable, il y a quelques années, est de plus en plus trahi. Sensualité, grâce, féminité et somptuosité semblent devenir les mots d'ordre qui guident les créateurs dans leur innovation. La broderie, élément incontournable, devient fine, richement travaillée et s'inspire encore plus de la tradition marocaine (tapis et étoffes anciennes). Dès le début du XXe siècle, le Maroc se pose comme source d'inspiration de nombreux créateurs. En 1903, Paul Poiret crée un manteau à la coupe droite et ample qui s'inspire du caftan et qui rompt avec la silhouette corsetée et baleinée de la belle époque. Mais depuis quelques années, les grands couturiers européens semblent avoir succombé au charme des couleurs du royaume. De Saint Laurent à Pierre Bergé, en passant par Kenzo, les soieries et les caftans brodés fascinent. L'atmosphère des souks, le parfum des bougainvillées et la lumière des déserts se profilent dans les nouvelles tendances. On l'aura remarqué, la mode occidentale se nourrit, depuis quelques années, de babouches perlées et de caftans revisités. Un véritable vent d'évasion envahit la haute couture de l'Occident qui se pare de gaze légère, de cagoules à pompons et de besaces de boutiquiers de souks. Et c'est loin d'être une tendance de passage, puisque cela touche aussi la décoration d'intérieur.