une ambiance des plus angoissantes régnait, samedi matin, dans les coulisses du centre touristique Le Pasha. La plupart des stylises étaient stressés rien qu'à l'idée qu'ils allaient défiler sous le regard d'un public estimé à plus de 1000 personnes. Certains participants n'attendaient qu'un petit mot de réconfort de la part des organisateurs pour apaiser un temps soit peu leur peur. Dix-huit créateurs de différentes nationalités ont défilé sur le podium samedi soir. Les organisateurs se sont surpassés. En effet, la cérémonie de clôture a nécessité des mois de préparation. La semaine dernière a été consacrée à la présélection des jeunes talents et la semaine de la mode. Le coup d'envoi du spectacle a été donné par l'exhibition d'un premier tableau exécuté par des mannequins qui ont su donner un avant-goût à quoi ressemblerait le défilé. Un spectacle de haute facture où la création a été le mot d'ordre. La scène a été envahie par des couleurs éclatantes et chatoyantes à la fois par Zineb Souissi, 21 ans, gagnante du prix du public en 2003, pour inaugurer le défilé avec une remarquable collection. La symbiose des couleurs, incrustée de perles et de broderie, a donné naissance à des tenues fraîches et élégantes. Cette élégance raisonnable s'est également traduite dans le choix des matières, taffetas, dentelle, satin duchesse, qui ont occupé une place de choix dans la réalisation de sa ligne. Zineb Lyoubi Idrissi, un jeune talent s'est plu à ressusciter la cape dans toute sa collection. Déclinée en rouge ou en violet, les capes en velours brodées au fil d'or ont remis cette pièce ancestrale sur le devant de la scène. Najia Abadi a trempé l'assistance au fond de l'océan avec sa collection aux couleurs de la mer. Des tenues composées de bustier boutonné étriqué, porté sur une longue jupe satinée, et dont l'accessoire phare est une énorme étole en dentelle ornée de perles scintillantes. Innovation et singularité ont ponctué sa collection qui s'est toutefois éloignée du caftan traditionnel. Batoul Cain Allah est une styliste qui aime le baroque et qui l'a bien montré dans sa collection. Jeune talent, en 2003 et 2004, Batoul Cain Allah a préféré le rouge flambant travaillé au grandes broderies dorées. Sa ligne a été marquante dans la mesure où elle a osé plusieurs genres à la fois, contrastant les manches médiévales à une vision tantôt provocatrice tantôt pudique. Assia Benabdella a fait voyager les convives au cœur du Moyen-Atlas, mettant en scène des tons rouges éclatants. La styliste a accordé un intérêt particulier au sewal (corsaire marocain) qu'elle a habilement combiné au gilet ou au bustier aux formes asymétriques. Son imaginaire l'a conduit au fin fond de la jungle pour réaliser un caftan jaune en mousseline de soie embelli avec une superbe longue veste aux couleurs africaines, et dont le seul accessoire est une large ceinture. Des masques géants africains sont les dessins qui ont orné la plupart de ses caftans. Fadwa Al Hamid, surnommée la styliste de la princesse du désert, venue de l'Arabie Saoudite, a été fortement applaudie par le public. Elle a présenté des modèles ésotériques inspirés du Moyen-Orient, mais sa touche a beaucoup de similitude avec le caftan marocain. Sa pièce principale a été une magnifique tenue noire brodée en blanc évoquant le mariage d'une princesse saoudienne. Il est à noter que ce défilé de mode sera diffusé une vingtaine de fois par Fashion TV et sur les cinq continents par ART.