C'est dans un des salons du prestigieux hôtel Bristol de Paris que s'est déroulée la première édition de l'Oriental Fashion Week de Paris. L'Algérie était présente à ce rendez-vous de la mode avec la participation de la doyenne de la haute couture, Yasmina Chellali. Paris. De notre envoyée spéciale C'est devant une assistance sélective de la « jet set » française et maghrébine que deux remarquables défilés de haute couture ont eu lieu les 10 et 17 avril derniers à Paris. Ce rendez-vous de la mode a pu être réalisé grâce aux efforts conjugués de deux jeunes femmes, Linda Adadi et Hind Mimouni Joudar. De nationalité franco-marocaine, ces deux professionnelles ont voulu, à travers cette manifestation, assurer la promotion des couturiers orientaux à travers le monde. « Nous voulons, diront-elles d'un ton fier, promouvoir la haute couture orientale sur les grandes places de la mode qui sont Paris, Londres, Milan, New York. » Hormis l'Algérie, quatre autres pays, le Liban, le Maroc, le Japon et l'Egypte ont participé à cette Fashion Week Oriental. Plus d'une dizaine des meilleurs créateurs orientaux de la nouvelle génération ont été réunis pour présenter leurs nouvelles collections aux étoffes nobles, aux broderies raffinées et aux tissus scintillants. C'est à travers ces deux défilés de mode, programmés à partir de 16 h, que les convives ont pu apprécier de somptueuses créations, signées par des stylistes reconnus sur la scène internationale. Le premier défilé a regroupé une palette de stylistes : Yasmina Chellali, Leïla Benmlih, Rosa Kanno, Hany El Bahairy et Max Chaoul. Comme à l'accoutumée, la styliste algérienne, Yasmina Chellali, a subjugué plus d'un avec sa dizaine de modèles, inspirés de régions de l'Algérie profonde. Cela a été une profusion d'organza éclatantes, de soies étincelantes et de broderies raffinées. Leïla Benmith, une styliste marocaine, a dévoilé une série de caftans aux couleurs chatoyantes. Son défi était justement de se pencher sur une forme plus travaillée, plus ajustée, échappant au patron initial du caftan traditionnel rectangulaire droit. Le styliste égyptien, Hany El Bahairy, a présenté un concentré de sa culture et les influences de son pays d'adoption, les Etats-Unis, pour élaborer un style unique de robes, aux bijoux flamboyants, dont les motifs révèlent une féminité absolue. Comme en témoigne cette robe de mariée style princesse, rehaussée de pierres précieuses. Le programme du 17 avril a permis d'apprécier les modèles de rosa kanno, saïd belhadfa, Hoda Haddad, Max Choul ainsi que de la créatrice de bijoux, Emma Meston. La Franco-Marocaine, Hoda Haddad, a révélé la splendeur du caftan parisien. Elle a opté pour une collection pleine d'innovations et de fraîcheur. Passionnée, dès son jeune âge, pour les broderies anciennes et le style des années 1930, Hoda a révélé au public ses caftans « parisiens » surprenants par leur originalité. Elle s'est amusée subtilement avec les motifs et les volumes des étoffes qu'elle a animés au gré des plissés et des dentelles, rehaussés de broderies rarissimes. Pour sa part, Emma Meston a dévoilé une collection de bijoux recherchés. Férue des pièces anciennes, elle s'est orientée, chemin faisant, vers la création de parures ornementales extraordinairement élaborées. Son principal matériau reste la dentelle de métal. L'ensemble de ses créations est rehaussé de pierres précieuses, de strass et de brillants. Emma Meston ose et innove à volonté. De la minerve jusqu'au corset bijou, elle explore toutes les facettes d'un univers existant dans toutes les cultures. Cette Fashion Week Oriental s'est clôturée en apothéose avec une série de robes de mariées, signée par le styliste Max Chaoul. Il a présenté une déclinaison de robes blanches pleines de charme. Travaillant avec Agnès B. ou encore Castelbajac, c'est avec ses robes de mariées qu'il a connu le succès en remportant de prestigieux prix. Comme le mariage est pour lui une cérémonie essentielle dans la culture orientale, ses robes s'ornent de dentelles et de broderies les plus fines. En somme, cette première édition de l'oriental Fashion Week a été un challenge auréolé de succès. Les organisatrices ont réussi à redonner ses lettres de noblesse à la mode orientale. En dépit des problèmes rencontrés, elles ont imposé une culture orientale qui est loin d'avoir fini de dévoiler ses secrets et ses charmes.