Irdjen (15 km au sud-est de Tizi Ouzou) est l'exemple de ces communes dont les eaux usées se déversent dans le barrage, qui, à ce jour, a emmagasiné près de 130 millions de mètres cubes pour une capacité de 175 millions. Contacté à ce sujet, un responsable de l'Agence nationale des barrages (ANB) s'est refusé à tout avis. En plus des rejets qui risquent d'affecter l'eau de Taksebt, «les égoûts coulant à ciel ouvert le long de la RN 15 menacent sérieusement les conduites de refoulement et d'adduction», lit-on dans un document datant de décembre 2004. Notons que le réseau AEP de la commune d'Irdjen et du village Azouza (Larbaâ Nath Irathen) est également exposé au risque de pollution car sillonnant le territoire des deux localités qui sont alimentées à partir de la station de pompage de Tahemamt (mitoyenne du barrage Taksebt) avec un débit de 4320 m3 /jour. «Il y a lieu de prendre en charge au niveau de chaque commune (Larbaâ Nath Irathen, Irdjen et Aït Aggouacha) les différents rejets d'eaux usées, par l'inscription d'opérations d'extension ou de réfection» des réseaux d'assainissement qui s'étendent sur plus de 145 km/l, est-il recommandé dans le même document. Aussi, la sonnette d'alarme a été tirée depuis longtemps à propos du risque de contamination hydrique. A la direction de l'Hydraulique, un responsable nous explique qu'une étude «pour la prise en charge de ces rejets d'eaux usées est en cours et la première phase, consistant à collecter les données, est achevée». Le coût global de cette étude est de 27 millions de dinars et «la deuxième phase consiste à opérer les prélevements d'échantillons des rejets pour les analyser et déterminer le mode adéquat de leur traitement», précise notre interlocuteur. En ce sens, l'installation d'une ou plusieurs stations d'épuration en amont de la cuvette du barrage est prévue dans le plan quinquenal (2005-2009) du secteur de l'hydraulique. Par ailleurs, le directeur de l'environnement de la wilaya nous dira : «L”installation des huileries en amont du barrage a été interdite depuis quelques mois» et des efforts continuent à être fournis en direction des exploitants de ce type de fabriques afin de les amener à réaliser des bassins de décantation pour traiter leurs rejets. «En ce qui concerne les margines, les résidus des huileries ont une nocivité relative, car ils se dégradent rapidement», nous explique M. Oubabas. Mais le traitement de toutes les eaux usées des centaines de villages de haute Kabylie semble problématique.«Une station d'épuration coûte près de 10 milliards de centimes», nous dit le directeur de l'environnement qui insiste sur la participation des collectivités locales dans l'effort de préservation de la nature en aménageant des décharges publiques contrôlées et éviter que les déchets aient un contact avec les ressources hydriques. «Une chose qui est loin d'être faite par les APC», note-t-on. Actuellement, le nombre de stations d'épuration existantes n'est que de 4 et se trouvent dans les communes de Tizi Ouzou, Tadmaït, Draâ Ben Khedda et Boghni, en attendant la réalisation de 12 autres, en cours d'étude, selon des informations fournies par la commission de l'hydraulique de l'APW.