La tournée oranaise du chef de l'Etat s'annonce des plus légères. Lui qui s'est habitué à des sorties marathoniennes va se contenter cette fois du minimum. Dans la ville d'Oran, il effectuera une tournée éclair pour inaugurer une cité de 590 logements, un pôle universitaire de 6000 places pédagogiques et pour lancer un projet portant construction d'un complexe sportif. Pour meubler la journée, il est prévu un exposé sur le vieux bâti dans la région. Le gros de sa visite de travail et d'inspection va se dérouler dans la petite ville d'Arzew. Dans cette région de pétrochimie et d'industrie, le président Bouteflika – et néanmoins candidat à sa propre succession à l'élection présidentielle du 9 avril 2009 – va s'adonner au jeu qu'il affectionne le plus : les poignées de main et les accolades. Comme de coutume, un accueil populaire aura lieu au centre-ville où le premier magistrat du pays devrait marcher près de 300 mètres avant de s'engouffrer dans la salle omnisports située à quelques pas. C'est dans cette salle, d'une capacité de 4500 personnes, que le président de la République prononcera son discours à l'occasion du double anniversaire de la création de l'UGTA en 1956 et de la nationalisation des hydrocarbures en 1971. Parmi ses invités de marque, l'indétrônable secrétaire général de l'UGTA, Abdelmadjid Sidi Saïd. Dans son discours qui durera près d'une heure, à en croire les organisateurs de la visite, le chef de l'Etat devrait, dit-on, revenir sur « la nécessité » de préparer l'après-pétrole. Ce à quoi il n'a eu de cesse d'appeler depuis son arrivée au pouvoir en 1999. Sans résultat probant. Le président Bouteflika devrait également inviter les travailleurs à retrousser les manches en ces temps de vaches maigres. Outre son discours, le chef de l'Etat se rendra dans la zone industrielle d'Arzew, en compagnie notamment de son ministre de l'Energie et des Mines, Chakib Khelil, où il posera la première pierre pour la réalisation d'un nouveau complexe GNL et d'une usine d'ammoniac. Deux projets qui ont été concrètement lancés par la société nationale Sonatrach en décembre 2008 pour un montant global de près de 6 milliards de dollars. Il aura également à inaugurer les 100 locaux commerciaux autour desquels il y a eu et il risque d'y avoir encore des tensions. A la veille de cette visite présidentielle, la deuxième en moins de 3 mois, la ville d'Oran ne connaît aucun mouvement particulier. La population semble plongée dans sa monotonie quotidienne et sa vie devenue de plus en plus dure. On peut ainsi dire qu'il y a ceux qui ignorent carrément la venue du Président et ceux qui expriment un total désintérêt, ce qui n'est certainement pas nouveau dans une wilaya qui compte parmi celles qui votent le moins dans le pays. L'approche de l'élection présidentielle est, selon toute vraisemblance, loin d'emballer les Oranais qui préfèrent fixer l'horizon en regardant la mer.