Pour le moment, Tonic compte 3500 employés. En 2004, ce géant du papier et de l'emballage, qui s'apprête à se placer sur orbite, a réalisé un chiffre d'affaires de 17 milliards de dinars. En 2005, Tonic prévoit investir davantage le marché extérieur pour vendre jusqu'à 36 millions d'euros. Le taux de croissance est estimé à 10%. Néanmoins, la société Tonic fait face au déficit en eau et en énergie électrique en raison des capacités de production des équipements de technologie de pointe qu'elle vient d'acquérir. La consommation nationale du papier de l'emballage s'élève à 600 000 t/an, alors que la production nationale du papier ne dépasse guère les 50 000 t/an. L'Algérie importe du papier et ses dérivés chaque année pour une somme de 400 millions de dollars. Aux USA, chaque habitant consomme annuellement 350 kg de papier, alors qu'en Algérie la consommation est estimée à 15 kg. Le directeur des projets de la société Tonic nous a fait part de l'ambition et des efforts de l'entreprise en matière d'investissement, de création d'emplois, mais surtout de la production industrielle. M. Fezari nous a révélé l'investissement en cours et qui sera achevé à la fin de l'année 2005. Il s'agit de l'usine de fabrication de papier tissu (ouate) et celle de la production de papier pour ondulé. La capacité de production du papier tissu (papier mouchoir, nappe, papier hygiénique, papier MG) atteindra 25 000 t/an, tandis que la production du papier pour ondulé s'élèvera à 145 000 t/an. Ultime investissement Avant la mise en marche de ces deux usines, l'entreprise Tonic aurait déjà installé l'unité de dessalement de l'eau de mer à proximité de celle qui est déjà opérationnelle à Bou Ismaïl, avec un production journalière de 5000 m3 /j. L'eau sera acheminée vers l'usine à travers un réseau de 3 kilomètres. C'est le groupe américain Ionics qui se chargera de la réalisation de ce projet, alors que la compagnie hollandaise basée en Afrique du Sud, Bio-Water, s'occupera de l'investissement inhérent à la qualité de l'eau conformément aux normes internationales. Une station de traitement des eaux usées d'une capacité de 2000 m3/j sera alors érigée. L'eau traitée et mise en conformité constituera un appoint pour les besoins de la production du papier, alors que la boue récupérée servira pour la fabrication des emballages alvéoles et les engrais pour le secteur de l'agriculture. L'autre équipement, qui se trouve également sur site, concerne la production d'énergie. Il s'agit du projet de central à gaz avec système de vapeur, d'une capacité de 35 mégawatts. Le matériel importé est très sensible aux chutes de tension et aux fréquents délestages opérés par Sonelgaz. Enfin, l'ultime investissement prévu consiste à concrétiser le projet d'incinération. Ce programme d'investissement permet à la société Tonic de produire de la matière première pour les besoins de sa production en papier et ne plus dépendre de l'importation. En Algérie, selon des statistiques, chaque année, 335 000 tonnes de déchets de papier sont jetées dans les décharges. La capacité de recyclage de l'industrie papetière nationale ne dépasse pas les 10% de tous les déchets générés annuellement. Avant la mise en marche des usines citées ci-dessus, la société Tonic recycle actuellement 12 000 t de déchets par an. Cela signifie le tiers du niveau de la récupération à l'échelle nationale.