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Plaidoyer pour l'Afrique (3e partie)
Publié dans El Watan le 12 - 04 - 2005

La FRPC (dont 70 % du montant global sont, au 31 janvier 2005, accaparés par l'Afrique) comporte une innovation de taille : ce programme est, en principe, censé être préparé par les autorités du pays endetté à partir d'une concertation, dans la transparence, avec sa propre société civile. Même si ce dialogue est, jusqu'ici, rarement effectif, le face-à-face traditionnel FMI-Etat membre débiteur devrait être tempéré par la montée ( quoique lente) de la société civile. Ainsi tout en tentant de promouvoir le maximum de transparence, le droit des peuples à savoir ce que décident et font leurs dirigeants, les institutions financières internationales prétendent vouloir amoindrir leur conditionnalité, voire l'adapter en tenant compte de son impact social, de ses coûts humains, pour gagner l'appui des populations (qui leur manque jusqu'ici). Dans une certaine mesure, cette évolution, de nature politique, des institutions de Bretton-Woods a un prolongement dans le New Partnership for Africa's Development (Nepad), adopté à Lusaka en 2001 et dont le « comité directeur » est d'abord composé de l'Afrique du Sud, de l'Algérie, du Nigeria avant de s'élargir au Sénégal et à l'Egypte. D'après ce projet, l'Afrique, répondant à une pression internationale, se dit décidée, à la satisfaction des pays donateurs, à ne plus compter sur la seule aide extérieure et à se mobiliser pour se prendre en charge en matière de développement en assurant, notamment, sur le continent, paix, sécurité et bonne gouvernance.
Le G7 s'engage, en 2001 à Gênes, à élaborer un plan d'action pour l'Afrique et adopte l'appellation du Nepad ; en 2002, à Kannaskis, le G8 présente ce plan. Pour asseoir et généraliser ses valeurs et ses buts, le NEPAD se dote , en 2003, d'un mécanisme original «de revue par les pairs» et «d'auto-évaluation volontaire», approuvé par 24 pays ; en vertu de ce mécanisme, les Etats participants acceptent que leur gouvernance fasse l'objet d'une évaluation par une institution supranationale africaine ; en novembre 2004, quelques pays subissent un tel «examen» à Alger. Outre les réformes institutionnelles (démocratie, lutte contre la corruption, etc..), le Nepad envisage de garantir au continent un taux de croissance de 7% l”an, au moins, afin de réaliser les Objectifs du nouveau millénaire. Le Nepad reconnaît implicitement (à l'instar de l'approche récente du FMI) que les régimes autoritaires ne sont pas nécessairement les mieux placés pour conduire les réformes économiques. La lacune de cet ambitieux projet est de sous-estimer le rôle des facteurs exogènes, extra-africains dans l'avancée ou la régression en matière de développement et de gouvernance.
– II. Pespectives africaines : les utopies directrices
L'Afrique nécessite un traitement décisif de son passif extérieur de la part de ses créanciers officiels. Toutefois, se limiter à cette action et ne rien faire d'autre, c'est la condamner à revenir, tôt ou tard, à la ligne de départ, à une reconstitution probable et choquante de son endettement. Il faut donc s'attaquer aussi aux causes de son endettement par des actions aussi énergiques dans les champs (interdépendants) des exportations et de l'investissement direct étranger ; là aussi, aucun succès n'est concevable sans coopération internationale déterminée. Est-ce à dire que le «compter sur soi» clamé, à la satisfaction des pays donateurs, par les chefs d'Etat africains à Lusaka, dans le sillage du Nepad, n'est que de la poudre aux yeux ? Nullement. L'Afrique n'est pas, pour autant, déresponsabilisée. Elle demeure interpelée pour améliorer ou modifier sa gouvernance, sa gestion des affaires publiques pour que ses efforts, conjugués à ceux de la communauté internationale, puissent produire des résultats probants en termes de diversification de la production et des exportations, de croissance, de recul de la pauvreté, etc. Cette amélioration de la gouvernance est-elle possible, compte tenu des interférences extérieures, des habitudes prises, du manque d'éducation politique des masses, de la diffusion de la corruption qu'entretient la pauvreté, etc. ? En dehors de quelques pays africains ayant opéré une transition institutionnelle convenable, les sociétés civiles africaines se posent la question de savoir si les régimes sont véritablement décidés à renoncer volontairement à l'accaparement du pouvoir et à faire progresser leurs pays respectifs vers moins d'abus, plus de liberté, de droit et de justice sociale.
– A. La thérapie de l'endettement
Bien que les financements extérieurs influent, en principe, favorablement sur le taux de croissance, leur mobilisation devrait être mesurée ; idéalement, ils sont supposés (comme en Asie du Sud-Est) former un appoint à l'épargne domestique. Car l'alourdissement de l'endettement engendre, tôt ou tard, des prélèvements, au titre de son service annuel, tels qu'ils absorbent l'épargne locale (aussi faible soit-elle) et rendent tragiquement impossible (dans des pays très dépendants de l'extérieur) l'importation de capital fixe, de matières premières, de demi-produits, voire de biens de consommation ; dans de telles circonstances, il n'y a ni croissance économique ni stabilité sociale.
Malheureusement, la plupart des pays africains persistent à corréler toute forme de développement économique et social au financement étranger. Cette position n'est pas toujours justifiée.
Que faire pour que la charge de la dette ne soit plus, en Afrique, une entrave au développement de l'économie et puisse être gérée banalement sans incident grave et récurrent ?
La faible capacité d'exportation des pays pauvres les ayant exclus du marché des capitaux privés, ils sont relégués à ne pouvoir espérer que des soutiens publics, officiels. La solution des rééchelonnements révèle ses limites : en fixant un nouveau tableau d'amortissement à des échéances insupportables, elle ne fait, pour l'essentiel, que faire glisser dans le temps les problèmes de payement, d'insolvabilité ; cette technique n'est, en réalité, appropriée que si elle cherche à compenser un manque passager de trésorerie. Elle est inadaptée dès lors que les pays en défaut souffrent une illiquidité chronique, induite par la structure de leur production globale et de leurs exportations. Or, cette situation est bien celle des économies africaines à faible revenu. L'introduction, en 1999, d'une facilité triennale de lutte contre la pauvreté (FRPC) et son application répétée (jusqu'à réduction sensible du service de la dette) est la meilleure preuve que le rééchelonnement accordé jusque-là par le Club de Paris n'est pas une issue décisive à l'endettement des économies pauvres. S'il est vrai que le caractère répétitif de l'ajustement charrié par la FRPC peut, temporairement, déboucher sur des résultats positifs au plan de la solvabilité externe, il n'en reste pas moins qu'il peut aussi être désastreux au plan économique et social, le pays, déjà pauvre, étant soumis à moyen ou long terme à un ajustement paupérisant ; dans cette hypothèse, il n'est pas surprenant que l'objectif du nouveau millénaire relatif à la réduction de moitié de la pauvreté à l'horizon 2015 soit devenue une nouvelle illusion pour le continent noir. C'est pourquoi la communauté internationale devrait tirer les conséquences de cet état de fait en effaçant, une fois pour toutes, l'essentiel ou la totalité du stock des créances officielles sur les pays africains à faible revenu. Dans un second temps, il y a lieu de définir des modalités saines de financement ultérieur. Quant aux économies à revenu intermédiaire, elles se caractérisent (sauf exception, comme la Libye, la Tunisie et l'Algérie) par un service de la dette contraignant. Les rééchelonnements, que leur consentent le Club de Paris ou celui de Londres, ne mettent pas fin aux transferts annuels élevés induits par la charge de la dette. C'est dire que, même dans ce cas, la technique du rééchelonnement simple n'est pas toujours, bien qu'amère, une potion radicale, l'illiquidité étant durablement nourrie par la précarité et l'instabilité des recettes extérieures ; le cas des pays exportateurs de pétrole est significatif en longue période, en 1973-2004. La solution à l'endettement des pays à revenu intermédiaire est donc impossible sans solidarité internationale large et soutenue, car la structure de leurs exportations est, comme celle des pays pauvres, dominée, de façon rigide, par des produits primaires. Dans ce contexte, il paraît indispensable :
– de faciliter, par des aides bilatérales ou multilatérales, le désendettement, le rachat de créances sur le marché secondaire, s'il y a lieu,
– d'allonger la période de consolidation, des échéances restructurables et de moduler, de proportionner, lors des rééchelonnements, le service de la dette aux revenus d'exportation, à la capacité de repayement. Le Pérou est entré en conflit avec ses bailleurs de fonds en annonçant (conformément aux résolutions des pays surendettés d'Amérique latine prises à Carthagène , en 1984) le cantonnement unilatéral de son service de la dette à 10% de ses revenus d'exportation. Ce «coup de force» péruvien, inacceptable aux yeux des créditeurs , ouvre néanmoins, (comme semble le proclamer la même conférence tenue, en 1987, à Acapulco) une voie intéressante qui mérite d'être méditée et explorée par la communauté internationale, puisqu'elle a l'avantage de vouloir concilier payement de la dette et besoins de développement du pays débiteur ;
– et enfin, étendre la remise de dettes ( en contrepartie de projets sociaux ou écologiques) aux pays à revenu intermédiaire surendettés dont les indicateurs économiques et sociaux sont alarmants.
Jusqu'ici les Etats créanciers ne cessent d'écarter toute perspective de négociation globale avec les Etats débiteurs au motif que la diversité des situations de ces derniers n'autorise pas la définition d'un traitement uniforme de la dette ; cet argument, que développe aussi l'Union européenne face aux pays associés d'Afrique, des Caraïbes et du Pacifique (ACP), est démenti par la pratique quotidienne : il y a, déjà, un traitement unique, quasi systématique appliqué à la dette, c'est celui du rééchelonnement qui s'avère inopérant. De plus, au Club de Paris comme au Club de Londres, il y a une asymétrie patente : le pays débiteur est seul en face d'une multitude de créanciers puissants et exigeants. Par conséquent, malgré la réelle diversité des situations des pays endettés, il serait utile d'imaginer une conférence entre les débiteurs africains et leurs créanciers afin d'arrêter des principes généraux devant servir de cadre de référence à des négociations futures. D'aucuns pourraient rétorquer qu'une telle conférence serait discriminatoire vis-à-vis des pays débiteurs non africains. Cet argument n'est plus recevable puisque , depuis sa réunion de Gênes, en 2001, le G7 admet l'existence d'une «exception africaine» (à l'origine du Nepad) ; cette exception se justifie : le peloton de queue en matière de niveau de développement humain
(revenu par tête d'habitant, espérance de vie, promotion de la femme, taux de scolarisation, etc.) est formé -à quelques exceptions près (comme le Viêt Nam et certains pays d'Amérique centrale) – des Etats africains. Les voies (non limitatives) ainsi proposées pour le traitement de toute la dette africaine pourraient former le nécessaire «saut qualitatif» dans le co-développement évoqué par le président de la Commission européenne au Sommet euro-africain du Caire en 2000.
Enfin, il ne serait pas équitable de parler de l'endettement du continent noir sans évoquer la «dette odieuse», celle que les populations doivent honorer (au prix de sacrifices) alors qu'elle n'a profité qu'à des dirigeants indélicats. La doctrine de la dette «odieuse» permettrait aux Etats débiteurs concernés de ne pas supporter, en cas de changement de dirigeants, sa charge s'il est établi que les créanciers n'ignoraient pas les destinations «illégitimes» des fonds prêtés. Poser cette question (à un moment où le blanchiment de l'argent sale est pourchassé), c'est – pour les bailleurs de fonds et maintenant le Nepad – participer à l'instauration de la bonne gouvernance en Afrique et à une plus grande moralisation de la vie économique internationale.
– B. Le développement des exportations
La part du marché mondial de produits hors hydrocarbures revenant à l'Afrique se rétrécit en 1980-2000 ; ces produits ne procurent, en 2000, que 69 milliards de dollars à l'Afrique subsaharienne. Cela y explique, en partie, la forte pression exercée par le service de la dette sur les finances extérieures de la région. Pour alléger à terme une telle pression, il paraît arithmétiquement évident au niveau de la balance courante (retraçant les transactions sur biens et services et les donations), qu'il faille générer un excédent suffisant et «revolving» :
– soit en diminuant le montant des importations; comme ce dernier est modeste à cause des bas niveaux de revenu par tête et du sous-investissement, il serait irréaliste et socialement dangereux de faire, comme l'Algérie, en 1986-88, des importations la variable d'adap-tation ;
– soit en augmentant, si possible, les exportations et en les diversifiant ; c'est sur cette voie que se sont engagés, avec succès, la Tunisie, l'Ile Maurice et le Botswana. Dégager sur les opérations courantes un surplus soutenu est impératif à terme; c'est sur ce surplus que peuvent être acquittés, sainement et dignement, les payements nets au titre de la balance des capitaux,notamment le remboursement du principal des prêts extérieurs. Compter sur de nouveaux prêts pour apurer des dettes anciennes est une fausse alternative pour deux raisons : d'abord, ils aggravent le passif extérieur et ensuite, ils tarissent dès que la solvabilité du pays devient douteuse. Par ailleurs, il n'est pas sûr que l'offre de crédits soit suffisamment élastique pour répondre aux attentes de refinancement de la dette ; en effet, il y a un tarissement des prêts publics à l'Afrique à cause des politiques budgétaires, de plus en plus strictes, des pays donateurs et des résultats décevants obtenus en matière d'aide au développement. Au vu de tels résultats, certains bailleurs de fonds n'hésitent pas à rappeler aux Etats africains la nécessité d'assumer leurs propres responsabilités en gérant et en organisant leurs économies de façon favorable au respect de leurs engagements financiers internationaux et donc d'opérer les réformes politiques et économiques appropriées (inscrites désormais au rang des ambitions du Nepad). Cette posture des donateurs explique que l'objectif d'aide au développement (0,70 % du produit global des pays développés) fixé par les Nations unies depuis 1969, non seulement ne soit pas atteint (en dehors de la Suède, des Pays-Bas, du Luxembourg, de la Norvège et surtout du Danemark), mais qu'il ait diminué en 1970-2000, à un moment où les besoins de contenir l'expansion de la pauvreté et de prévenir les grandes épidémies s'exacerbent. Aussi, à moins de n'avoir pour souci que d'exploiter éternellement les bons sentiments internationaux (qui ont leurs propres limites), la formation d'excédents courants doit être érigée en exigence, en objectif stratégique, car elle constitue la voie royale vers le repayement des dettes. Cela étant, si des excédents courants et suffisants sont la solution ultime au problème de la dette, leur formation n'est malheureusement pas simple : dégager des surplus courants (c'est-à-dire sur le commerce de biens et services) à partir des structures de production actuelles semble être une gageure. Plusieurs conditions internes et externes doivent être réunies pour réaliser un tel but. Au plan national ou régional, les Etats du continent doivent :
– s'employer ( au risque de surprendre un monde qui se plaît à vanter – sans mesure – l'efficacité du libre-échange) à défendre avec vigueur le niveau des prix à l'exportation de ses produits primaires (dont les volumes ne sont pas épargnés non plus par les catastrophes naturelles comme la sécheresse, l'invasion de criquets, etc.) ;
– flexibiliser leurs systèmes productifs en les diversifiant à moyen et long termes ; une telle politique permet à la fois d'accroître les sources de revenus extérieurs et d'amortir davantage les chocs externes, les baisses de prix ou les pertes de marchés à l'exportation. Cependant, cette flexibilisation n'est possible qu'avec l'introduction de techniques modernes de production et d'organisation. Car l'innovation et la maîtrise technologiques demeurent les facteurs déterminants de la compétitivité sur le marché mondial capitaliste ;
– mettre en place des mécanismes réalistes d'intégration dans les cinq sous-régions (est, ouest, nord, centre et sud) définies par le Nepad afin d'ébaucher, en longue période, une «autodépendance» avancée, une «autonomie collective» à long terme, alimentaire notamment, comme y aspire, à son tour, l'Union africaine fondée à Lomé en 2000. Il y a aujourd'hui en Afrique, une inflation de regroupements régionaux qui ont peu de biens à s'échanger. Fin des années 1990, le commerce intra-zonal de l'Union des Etats de l'Afrique centrale et de l'Union économique et monétaire ouest-africaine n'atteint pas un milliard de dollars : il est inférieur à celui de l'Amérique centrale. En Afrique du Nord, la mise en œuvre du Traité de Marrakech, conclu en 1989, par l'Algérie, la Libye, le Maroc, la Mauritanie et la Tunisie, en vue d'établir une zone de libre-échange puis une union douanière, est paralysée par la mauvaise volonté de certains Etats et surtout par la question du Sahara-Occidental. Les conflits régionaux et l'absence de bases commerciales à l'intégration économique marquent toute l'Afrique; en dépit de cette situation, les banques centrales envisagent de créer un Institut d'émission et une monnaie communs à l'horizon 2021. Cependant, l'Afrique possède – du point de vue du regroupement économique – deux atouts : le chevauchement d'ethnies identiques dans plusieurs Etats ainsi que l'actuelle convergence, voire l'uniformité des politiques économiques (inspirées par le couple FMI-BIRD)(A suivre)


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