Un constat qui a amené la direction de cet établissement médical à projeter la création d' "une clinique du rein" au sein même du CHU ainsi qu'une nouvelle réorganisation des services concernés pour une meilleure prise en charge des patients». En attendant cette hypothétique réalisation, quel est le quotidien des dialysés de la wilaya de Tizi Ouzou ? Un citoyen originaire de Boghni, visiblement exténué par la longue attente, nous confie, à l'entrée du service d'hémodialyse du CHU: «Il est midi et je suis ici depuis 8h. J'attends toujours que la personne que j'accompagne termine sa séance d'hémodialyse.» L'attente va durer un peu plus longtemps pour cette personne. Et pour cause, les machines de dialyse ont connu plusieurs pannes, selon les indiscrétions d'un employé. Notre interlocuteur, sexagénaire, dit subir ce rituel depuis deux années. «Chaque semaine, je suis obligé de louer un taxi et me lever à 5h pour nous rendre ici», nous dit-t-il. A chaque fois, c'est la terrible attente en raison des pannes intempestives des appareils de dialyse, pourtant nouvellement acquis pour certains. Le citoyen de Boghni dit avoir essayé de transférer son malade au service de dialyse de l'hôpital de Draâ El Mizan, en vain, précise-t-il. «J'aurai aimé pouvoir faire admettre ma parente à Draâ El Mizan, mais je n'arrive pas à transférer son dossier médical. Pourtant, je n'aurai que 20 km à parcourir au lieu de 60 actuellement.» Nos deux interlocuteurs s'accordent à dire que l'instauration, intervenue dernièrement, d'une troisième séance de dialyse est une excellente chose. En effet, la direction générale du CHU de Tizi Ouzou avait prévu, il y a une année, la mise en place de cette mesure pour une meilleure satisfaction des besoins des dialysés. «70 malades pour 13 générateurs (appareils de dialyse) avec 40 malades en attente et domiciliés dans une structure où règne une promiscuité sans aucune possibilité d'extension, en n'offrant aux malades que deux séances de dialyse par semaine», lit-on dans un document de la DG du CHU datant de début 2004. Sollicité à ce sujet, le directeur général de l'hôpital nous répond «ne pas être disponible». Pour sa part, le directeur de la santé et de la population (DSP) était injoignable. Toutefois, dans son rapport sur le secteur de la santé présenté à la session de l'Assemblée populaire de wilaya en mars 2004, la DSP notait qu' «il a été retenu au profit de la DSP une opération d'aménagement et d'équipement de deux services d'hémodialyse à Azazga et Draâ El Mizan, pour un montant de 48 millions de dinars». Ces deux services sont effectivement entrés en fonction depuis le début de mars dernier, selon quelques employés des deux structures sanitaires.