Les dialysés de l'EPH Mohamed-Boudiaf de Bouira sont sortis de leur silence avant-hier, en organisant un sit-in de protestation devant le service d'hémodialyse. Ils étaient une douzaine à crier à la marginalisation et à dénoncer la mauvaise qualité des soins. «Avant, les choses avançaient bien, mais aujourd'hui, on ne fait que régresser dans ce service», a déclaré M. Izem, président de l'association des dialysés de la wilaya. La prise en charge des malades au niveau de ce service fait grandement défaut, selon le président de l'association. Les protestataires parlent de la vétusté des machines de dialyse qui tombent souvent en panne. Quand une machine est en panne, le malade doit attendre jusqu'à que cette dernière soit réparée. L'on affirme que les équipes de maintenance viennent d'Alger. Cela veut dire que la réparation de ces machines prend des heures, voire des jours. «L'ancien directeur de la santé et de la population (DSP) de Bouira nous a promis des machines de réserve pour permettre aux malades de faire leurs séances de dialyse quand l'une des machines tombe en panne. Mais ce matériel n'arrive toujours pas», ajoute M. Izem, qui souligne que les centres d'hémodialyse de Sour El Ghozlane et de Aïn Bessem ont été dotés de ces appareils de réserve, contrairement à l'EPH de Bouira, qui compte un nombre important de malades. Les dialysés ont tenu à dénoncer l'absence de suivi médical des malades de la part du personnel du service d'hémodialyse. «Le personnel qui travaille au niveau du service d'hémodialyse n'est pas qualifié. En plus de cela, nous n'avons pas de néphrologue», souligne le président de l'association des dialysés. D'autres protestataires affirment que plus de quatre néphrologues ont été affectés à ce service ces dernières années mais ils l'ont tous quitté. Ils se demandent pourquoi la direction de l'hôpital et les responsables de la DSP n'ont pas recruté des néphrologues pour assurer une bonne prise en charge médicale des dialysés. Les malades dénoncent aussi l'inexistence des médicaments qui s'avèrent indispensables pour les dialysés, notamment le Mimpara, le Renagel, le fer injectable, etc. Dans le cas où les responsables du secteur ne prennent pas en charge leurs doléances dans les plus brefs délais, les dialysés menacent de recourir de nouveau à la protestation.